Les usagers des lignes TER de la Région Grand-Est au départ et à l’arrivée de Paris seront bientôt contraints de réserver leur place pour un horaire précis, une mesure qui divise et soulève des inquiétudes.
TER : la réservation bientôt obligatoire dans le Grand-Est
TER Grand-Est : 25% des sièges resteront « sans réservation »
Le 6 juillet 2024, les règles changent pour les voyageurs sur les lignes TER reliant Paris à Strasbourg via Épernay et Châlons et Paris à Mulhouse via Troyes et Chaumont. Après la Normandie, le Grand-Est adopte la réservation obligatoire sur ces liaisons, mettant fin à la flexibilité appréciée des détenteurs de billets qui pouvaient jusqu'alors choisir librement leur train durant la journée. Cette mesure, destinée à « améliorer le confort des voyageurs », selon Franck Leroy, le président de la Région, réserve 25% des sièges à la disposition des passagers sans réservation, suivant le principe du « premier arrivé, premier servi ».
Cependant, cette initiative ne fait pas l'unanimité. Contacté par Le Parisien, Pierre Debano, porte-parole de l’Association des usagers de la ligne TER Vallée de la Marne, critique vivement cette décision, soulignant les contraintes pour les travailleurs ne connaissant pas à l'avance à quelle heure ils termineront leur travail. Selon lui, cette mesure pourrait compliquer considérablement la vie des navetteurs. La SNCF, pour sa part, défend l'idée en affirmant que la réservation pourrait optimiser la gestion des flux de voyageurs, surtout pour ceux transportant de nombreux bagages et recherchant des places assises confortables lors de déplacements occasionnels.
Réservation obligatoire dans les TER : d'autres régions observent et évaluent
Pendant que le Grand-Est expérimente cette nouvelle politique, d'autres régions scrutent les résultats avec attention. Dans les Hauts-de-France, Christophe Coulon, vice-président chargé des mobilités, prévoit de « regarder de près » l'impact de cette mesure avant de prendre une décision éventuelle. En Auvergne-Rhône-Alpes, Frédéric Aguilera affirme que toutes les options sont envisagées pour faire face à l'augmentation de la fréquentation des TER, qui a bondi de 21% depuis 2019.
La SNCF, ensemble avec les régions, envisage diverses alternatives pour gérer la surcharge des trains aux heures de pointe, y compris l'introduction de tarifs variables selon les heures et la limitation du nombre de places vendues. Ces mesures, encore à l'étude, pourraient éventuellement concerner uniquement les liaisons les plus sollicitées. En parallèle, les retards de livraison de nouvelles rames par Alstom poussent les régions à considérer d'autres solutions pour améliorer l'expérience voyageur sans augmenter les capacités existantes.