Les salariés en France expriment une volonté croissante de télétravailler, même si le pays est à la traîne par rapport à d’autres nations industrialisées. Les employeurs se montrent plus frileux qu’ailleurs.
Télétravail en France : les salariés en veulent plus, les entreprises sont frileuses
Le télétravail est plus répandu dans les pays anglo-saxons, avec une moyenne de 1,7 jour par semaine au Canada, et près d'un jour et demi au Royaume-Uni et aux États-Unis selon une étude de l'institut Ifo et de Econpol Europe reprise par Les Échos. À l'inverse, la France ne se classe qu'à 0,6 jour de télétravail par semaine, derrière la majorité des pays européens. Certains pays asiatiques affichent également une réticence, avec seulement 0,5 jour au Japon et 0,4 en Corée du Sud. La demande des travailleurs français pour le télétravail est néanmoins forte : ils souhaiteraient en bénéficier en moyenne 1,4 jour par semaine.
La France en retard sur le travail à domicile
Selon les salariés, les bénéfices du télétravail incluent le gain de temps en évitant les trajets, les économies sur les coûts de transport ou de restauration, et la flexibilité. Les employeurs craignent cependant une baisse de productivité et trouvent le cadre privé moins propice à une ambiance de travail sereine. Certains employeurs perçoivent même le télétravail comme une contrainte à l'embauche. Du côté des syndicats, des réserves sont également exprimées : on souligne en effet l'importance d'un encadrement strict et la nécessité d'éviter toute confusion entre la vie professionnelle et la vie privée.
Débats et dilemmes du télétravail en France
Il y a également une question d'égalité d'accès, car deux tiers des postes ne se prêtent pas au télétravail. La problématique semble donc surtout concerner les grandes villes. Des études ont noté une augmentation de la productivité en télétravail, contrebalançant ainsi les craintes des employeurs. Mais le télétravail pose aussi des questions liées à l'isolement et au rapport au collectif dans l'entreprise. Certains le perçoivent comme un risque potentiel d'externalisation complète du travail, voire une porte ouverte au burn-out. Les bureaux et autres espaces de travail n'appartiennent pas encore tout à fait au passé, et le chemin vers une intégration plus large du télétravail en France pourrait être long et semé d'embûches.