Téléphone au volant : 13 fois plus d’écarts de trajectoire !

Les écrans au volant : une distraction plus que dangereuse

L’association Assurance Prévention, en collaboration avec le pôle d’expertise du risque Calyxis, a mené une étude inédite pour évaluer l’impact des distracteurs au volant. L’étude a porté sur plus de 8 000 km de conduite sur simulateur, impliquant 27 conducteurs réguliers. Les participants ont effectué trois trajets de plus de 100 km chacun, avec et sans distracteurs. Les distracteurs incluaient des éléments visuels, auditifs, physiques et cognitifs. Un système d’eye-tracking a permis de suivre les mouvements du regard des conducteurs.

L’étude a révélé que 76% des conducteurs utilisent des distracteurs au volant, tels que des téléphones en kit mains libres ou des écrans tactiles intégrés au véhicule. Ces comportements augmentent significativement les risques d’accidents :

Composer un numéro de téléphone en conduisant demande 35 secondes d’attention cumulée, augmentant les écarts de trajectoire.
L’usage d’un distracteur multiplie par 13 le temps passé à faire des écarts de trajectoire.
Le temps de réaction en cas d’urgence augmente de 60 %, passant de 1,25 seconde sans distracteur à 2 secondes avec distracteur.

Les Risques pour les Automobilistes

L’usage des téléphones et des écrans au volant entraîne plusieurs risques majeurs :

Les conducteurs distraits oublient souvent de vérifier leurs rétroviseurs et leurs tableaux de bord, limitant leur vigilance à des va-et-vient entre l’écran et la route. Selon l’étude d’Assurance Prévention menée avec le pôle d’expertise du risque Calyxis, en cas d’usage d’un distracteur (téléphone, écran central…), le contrôle des rétroviseurs est supprimé à « 100% ». Autant dire que les conducteurs en font tout simplement l’impasse.

Les conducteurs réalisent en permanence des micro-corrections de leur trajectoire. Avec l’utilisation de distracteurs, chaque écart devient plus important, pouvant mener à des changements de file dangereux. Sans compter qu’en situation d’urgence, les distracteurs augmentent le temps de réaction, rendant les conducteurs moins aptes à éviter les accidents.

Quelques conseils pour une route plus sûre

Pour minimiser les risques liés à l’utilisation des téléphones et des écrans au volant, voici quelques conseils pratiques :

Mettez votre téléphone en mode avion ou confiez-le à un passager. Lancez votre playlist ou votre itinéraire GPS avant de démarrer votre trajet. Sur de longs trajets, prévoyez des pauses régulières pour vous reposer, vous aérer et consulter votre téléphone en toute sécurité. Utilisez uniquement les dispositifs embarqués autorisés par le Code de la route et évitez toute manipulation prolongée d’écrans tactiles ou de téléphones.

« Conduire nécessite des ressources attentionnelles divisées entre de multiples tâches. L’usage simultané d’un distracteur, comme la lecture d’un SMS ou une discussion au téléphone, va demander au cerveau de mettre en place des stratégies pour résoudre un événement qu’il n’avait pas prévu, car extérieur à l'activité de conduite. L’attention est alors détournée et cela engendre inexorablement des temps de réaction allongés et des accidents. On parle de rupture de la fluence cognitive », conclut Adrien Ballet, ergonome cognitiviste en charge de la supervision de cette étude chez Calyxis cité par Assurance Prévention dans son communiqué de presse.

Quelles sont les sanctions pour le téléphone au volant en France ?

En France, les sanctions pour l’utilisation du téléphone au volant sont strictes. Selon le site de la Sécurité Routière, tenir un téléphone en main est sanctionné par une amende forfaitaire de 135 euros et un retrait de 3 points du permis de conduire. Les mêmes sanctions s’appliquent pour un téléphone coincé sous le casque. À vélo, l’usage du téléphone est également interdit et passible des mêmes sanctions.