Dans les télécoms, le feuilleton entre Iliad, la maison-mère de Free, et Vodafone, son concurrent britannique, se poursuit, mais pas pour le bonheur de Xavier Niel. Vodafone vient à nouveau de rejeter la proposition de fusion de sa filiale italienne avec Free.
Vodafone Italie ne veut pas passer sous pavillon français
Vodafone refuse (encore) la proposition de fusion d'Iliad
Le groupe Iliad (maison-mère de Free), propriété du magnat des télécoms, Xavier Niel, essuie un nouveau refus de la part de Vodafone pour une fusion avec ses activités italiennes. Ce n'est pas la première fois que Vodafone tourne le dos à Iliad, mais ce dernier refus, intervenu juste après la révision de l'offre d'Iliad en décembre 2023, a des allures de camouflet. Pourquoi ce refus ? Vodafone, dirigée par Margherita Della Valle, semble jouer la montre, espérant peut-être une meilleure offre ou un autre prétendant. Iliad, pourtant, ne ménageait pas ses efforts. Le groupe valorise Vodafone Italia à 10,45 milliards d'euros et a ainsi revu à la hausse son offre de fusion avec la filiale italienne de son concurrent britannique.
Qu'est-ce qui était mis sur la table ? Une modique somme de 6,5 milliards d'euros qui aurait été payée dès la première année par le groupe de Xavier Niel. Toutefois, cette position n'était pas exempte de conditions. Elle incluait une option de rachat à hauteur de 10 % du capital de Vodafone par année. À noter qu'Iliad possède déjà 2,5% des parts de Vodafone. Une offre généreuse, mais qui paraît néanmoins insuffisante aux yeux de son concurrent britannique. Vodafone semble en effet jouer la montre, espérant probablement une offre plus alléchante ou un autre prétendant plus conforme à ses attentes. On chuchote que l'opérateur flirte avec Swisscom, son concurrent suisse, pour un éventuel mariage avec Fastweb, l'un des principaux fournisseurs d'accès à Internet italiens.
La vision de Xavier Niel mise à l'épreuve ?
Au-delà des chiffres, c'est la vision stratégique de Xavier Niel qui est mise à l'épreuve. L'offre d'Iliad envisageait la création d'une entité, NewCo, et estimait son chiffre d'affaires à 5,8 milliards d'euros pour la première année. L'objectif était clair : bousculer le marché et consolider la position de Vodafone comme deuxième opérateur du pays, juste derrière Telecom Italia, pour ensuite récupérer Vodafone. Malgré tout, arrivé en Italie en 2018, Iliad a su y secouer le marché avec une politique de prix agressive. Avec 10,5 millions d'abonnés mobiles et une présence croissante sur le marché du fixe, Iliad ne compte pas s'arrêter là.
Le groupe français entend, en effet, poursuivre sa stratégie offensive, visant à gagner des parts de marché sur tous les segments. Ce ne sera donc peut-être pas en Italie, du moins pas comme Xavier Niel l'aurait espéré, mais le marché des télécoms italien étant éclaté, il pourrait, par conséquent, bien se tourner vers d'autres de ses concurrents. Il ne faut pas oublier non plus que le magnat des télécom est sur plusieurs fronts à la fois. En France par exemple, il a annoncé qu'il bloquait ses prix jusqu'en 2027. En complément, il vient de lancer une offre ultra-compétitive qui inclut un large bouquet de services de streaming vidéo, pour le lancement de sa prochaine box, la Freebox Ultra.