La récente adoption de la taxe sur les boissons sans alcool au sein du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2025 a provoqué un vif émoi chez les producteurs du secteur. Le Syndicat des Boissons Sans Alcool (SBSA) a exprimé sa stupéfaction et son désaccord face à une hausse envisagée de près de 135 %, qui aura des répercussions non seulement sur les entreprises, mais aussi sur le pouvoir d’achat des familles.
Une taxe qui interpelle
Le texte adopté en commission mixte paritaire (CMP) le 27 novembre 2024 a suscité de vives réactions au sein du SBSA. En plus de pénaliser les entreprises du secteur, ce dispositif fiscal pourrait se traduire par une augmentation significative des prix pour les consommateurs. En effet, la surtaxe pourrait entraîner une hausse allant jusqu'à 27 centimes d’euros pour une bouteille d’1,5 litre de boisson. Pour le SBSA, cette situation ne fait qu'accentuer la pression inflationniste qui pèse déjà sur les budgets familiaux français.
« Cette surtaxe est un nouveau coup porté aux entreprises productrices de boissons en France, qui représentent plus de 11 000 emplois directs et qui vont être pénalisées dans leurs investissements industriels », a déclaré le syndicat. En effet, cette réforme pourrait avoir des conséquences néfastes sur des projets essentiels, comme ceux dédiés à la décarbonation du secteur.
Une politique contestée
Bien que le SBSA reconnaisse les objectifs de santé publique visés par cette réforme, à savoir la lutte contre l’obésité et le diabète, il conteste fermement les moyens employés pour atteindre ces buts. Selon le syndicat, les boissons sucrées sans alcool ne représentent que 4 % des apports journaliers en sucres des Français, affirmant que la consommation de ces produits est déjà inférieure aux recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) pour toutes les tranches d’âge.
Cette stigmatisation des boissons sans alcool est jugée inacceptable par le syndicat. « Nous déplorons la stigmatisation dont les acteurs du secteur ont fait l'objet tout au long de cet examen, qui s'est déroulé sans concertation ni étude d'impact », a-t-il ajouté, faisant écho aux inquiétudes croissantes des producteurs face à un encadrement législatif qu'ils jugent trop sévère.
Des conséquences économiques prévisibles
La montée de la taxation sur les boissons sans alcool pourrait avoir des répercussions notables sur l’économie de ce secteur, qui pèse 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et compte 38 sites industriels en France. La hausse de la taxe pourrait également réduire la compétitivité des entreprises françaises face à des produits importés, qui ne seraient pas soumis aux mêmes contraintes fiscales.
Au-delà des chiffres, ce conflit souligne l'importance d'une concertation équilibrée entre les acteurs du secteur et les autorités gouvernementales. Alors que le secteur des boissons sans alcool se débat avec des enjeux de santé publique, la voie à suivre doit se fonder sur un dialogue constructif, permettant de concilier santé des consommateurs et pérennité des entreprises.
Ainsi, alors que le SBSA prépare sa réponse à cette importante réforme, l’avenir des boissons sans alcool en France reste ouvert à toutes les spéculations, avec des perspectives qui, espérons-le, s'aligneront sur les intérêts tant des consommateurs que des producteurs.
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