La taxe sur les billets d’avion de retour : les voyageurs pris en otage ?

Le 5 janvier 2025, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a confirmé dans une interview au Parisien le retour d’une mesure controversée : l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion (TSBA).

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 6 janvier 2025 à 11h30
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La taxe sur les billets d’avion de retour : les voyageurs pris en otage ? - © Economie Matin
1 MILLIARD €La taxe sur les billets d'avion devait rapporter 1 milliard d'euros.

Présentée comme une initiative écologique et équitable, la possible hausse de la taxe sur les billets d'avion a provoqué une levée de boucliers parmi les compagnies aériennes, certaines allant jusqu’à menacer de réduire leur activité en France. Mais quelles en sont les implications concrètes pour les voyageurs et le secteur aérien ?

Qu’est-ce que la taxe sur les billets d’avion ?

La TSBA (taxe sur les billets d’avion), également connue sous le nom de « taxe Chirac », a été introduite pour financer des initiatives humanitaires et environnementales. Elle est prélevée sur chaque billet d'avion émis en France et varie en fonction de la classe et de la distance du vol. Ce prélèvement vise désormais un double objectif : combler une partie du déficit budgétaire et inciter à des comportements plus respectueux de l’environnement.

Augmentation prévue en 2025

Selon le budget élaboré, la TSBA connaîtra des hausses substantielles :

  • Vols domestiques et européens :
    • De 2,63 euros à 9,50 euros en classe économique.
    • De 20,27 euros à 30 euros en classe affaires.
  • Vols inférieurs à 5 500 km :
    • De 7,51 euros à 15 euros en classe économique.
    • De 63,07 euros à 80 euros en classe affaires.
  • Vols au-delà de 5 500 km :
    • De 7,51 euros à 40 euros en classe économique.
    • De 63,07 euros à 120 euros en classe affaires.

TSBA : Une mesure économique ou écologique ?

Pour Amélie de Montchalin, cette augmentation répond à une logique de « justice fiscale et écologique ». Elle souligne dans le Parisien que 20 % des ménages les plus aisés sont responsables de la moitié des dépenses liées aux voyages en avion, justifiant une taxation renforcée pour ce mode de transport polluant.

Les compagnies aériennes, quant à elles, dénoncent une décision qui pourrait nuire à l'attractivité de la France. Ryanair a même menacé de réduire de moitié sa présence sur le territoire français, invoquant une perte de compétitivité face à d'autres hubs européens moins taxés. Ces entreprises estiment que la mesure est disproportionnée et s'inquiètent de ses répercussions sur leur capacité à investir dans la transition écologique.

Les voyageurs devront absorber une hausse des prix, qui pourrait dissuader certaines catégories de clientèle :

  • Vols loisirs : Les familles et touristes aux budgets modestes pourraient limiter leurs déplacements.
  • Voyages d’affaires : Les entreprises pourraient revoir leurs politiques de mobilité, privilégiant les alternatives moins coûteuses.
  • Classes premium : Les passagers en classe affaires verront une augmentation proportionnellement modeste, mais significative en valeur absolue.
Type de vol Économique (augmentation) Affaires (augmentation)
Vol domestique/Europe +6,87 euros +9,73 euros
Vol < 5 500 km +7,49 euros +16,93 euros
Vol > 5 500 km +32,49 euros +56,93 euros

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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