La transition écologique pourrait bien trouver une partie de son financement grâce à une idée qui ne cesse d’être remise sur la table et que le gouvernement rejette sans sommation. Cette idée, pourtant simple ? Taxer exceptionnellement les plus gros patrimoines européens.
Une taxe sur les plus riches durant 30 ans ?
Si généralement c’est la gauche qui propose la taxation des plus riches, cette fois, c’est le chef des députés MoDem qui en est, en partie, responsable. Ce qui risque de faire jaser au sein de la coalition présidentielle à l’Assemblée nationale, dont il fait partie.
Des inégalités patrimoniales qui sautent aux yeux
« 92% de la masse de patrimoine brut est détenue par la moitié la mieux dotée des ménages », soulignent les députés à l’origine de cette nouvelle proposition de taxation. D’un côté, on trouve Jean-Paul Mattei, à la tête du MoDem et allié du parti présidentiel ; de l’autre, Nicolas Sansu, député communiste.
Et ce n'est pas tout, en termes d’inégalités. « L'héritage moyen des 0,1% des plus gros héritiers est environ 180 fois supérieur à l'héritage médian », affirment les deux élus. Ces chiffres, en augmentation depuis deux décennies, questionnent profondément « notre pacte social ».
Une taxe sur les riches pour financer la transition écologique
Les inégalités et l'urgence climatique demandent une solution. Et cette dernière commence à se dessiner. Des prélèvements exceptionnels et clairement temporaires sur les patrimoines les plus conséquents pourrait permettre de récupérer une partie des sommes nécessaires. Tout en sanctionnant celles et ceux qui ont l’empreinte carbone la plus lourde.
« Un prélèvement de 5% étalé sur 30 ans... pourrait rapporter 150 milliards d'euros », jugent les porteurs de cette nouvelle tentative de taxation des riches. 5 milliards d’euros par an, en somme… soit légèrement plus que ce que rapportait l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) supprimé par Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir. Le Président estimait que cette suppression allait permettre de faire « ruisseler » la richesse, ce qui ne fut pas le cas.
L’ISF rapportait à l’État français 3 milliards d’euros par an, somme jamais compensée. Cet impôt rapporterait donc 2 milliards d’euros de plus… mais en s’appliquant à toute l’Europe.