La France est un des pays où les revenus élevés sont les plus taxés. Alors que la fiscalité française fait régulièrement l'objet de débats houleux, ces données offrent des perspectives nuancées, notamment en comparaison avec les autres pays de l'OCDE selon cette étude de Fipeco.
Taxation des revenus : la France taxe beaucoup les riches
Une récente note publiée par le site Fipeco éclaire la façon dont la France taxe ses citoyens les plus aisés. Selon cette étude, la France arrive en deuxième position derrière la Belgique dans le classement des pays de l'OCDE où les revenus élevés sont le plus fortement taxés. L'étude analyse les impôts et cotisations payés par une personne célibataire ayant un revenu équivalent à 20 fois le revenu moyen de son pays. Dans ce scénario, un Français gagnant 64.000 euros brut par mois serait soumis à une taxation globale de 64%, incluant les impôts sur le revenu, les cotisations salariales et les charges patronales. Seule la Belgique a un taux plus élevé, avec 67% de prélèvements. À titre de comparaison, au Royaume-Uni, ce taux s'établit à 52%, en Italie à 50%, en Allemagne à 47% et aux États-Unis à 44%.
Taxation des revenus salariaux et des dividendes
François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes et fondateur de Fipeco, précise aux Echos que cette forte taxation ne concerne pas uniquement les salaires mais également les dividendes. En effet, un Français gagnant 64.000 euros sous forme de dividendes serait taxé à hauteur de 51%, ce qui place la France parmi les quatre pays de l'OCDE où les taxes sont les plus importantes en la matière, aux côtés du Canada, du Danemark et de l'Espagne. L'étude souligne également un écart notable entre la taxation des salaires et celle des dividendes en France. Le différentiel s'élève à 13 points de pourcentage, incitant les personnes à privilégier les dividendes plutôt que les salaires pour maximiser leurs revenus.
La fracture entre les ultrariches et les riches « ordinaires »
Il est à noter que cette tendance n'est pas propre à la France, 26 pays de l'OCDE pratiquent une taxation plus avantageuse pour les revenus du capital. Fipeco et l'OCDE permettent de nuancer une précédente étude de l'Institut des politiques publiques (IPP), qui soulignait une imposition relativement faible pour les milliardaires français. Selon François Ecalle, l'étude de l'OCDE serait « plus pertinente » car elle se concentre sur les riches « ordinaires » et non sur quelques dizaines d'ultrariches. Ces derniers, qui ont la capacité de contrôler la distribution des bénéfices de leurs entreprises, peuvent en effet contourner plus aisément le système fiscal.