Suite à l’annonce d’une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques, l’Italie a dû revoir sa décision face à la réaction tumultueuse des marchés. Retour sur cette décision controversée et ses implications pour le secteur financier.
Taxation des banques : l’Italie panique et fait demi-tour
Une taxation qui secoue les marchés
L'Italie, dans une décision surprise, avait annoncé son intention de prélever une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques, générés par la hausse des taux d'intérêt. Cette annonce a provoqué une chute significative des titres du secteur financier à la Bourse de Milan. Des banques majeures comme Intesa Sanpaolo et Unicredit ont vu leurs actions chuter respectivement de 8,6% et 5,9%. D'autres, comme Monte dei Paschi di Siena, Bper Banca et Banco Bpm, ont également subi des pertes importantes.
La décision de taxer ces « superprofits » visait à compenser le coût pour les ménages et les entreprises de la montée en flèche des taux d'intérêt. Matteo Salvini, le vice-Premier ministre, avait souligné que cette hausse des taux, bien qu'elle ait augmenté les bénéfices des banques, avait nui à leurs clients, qui subissaient de plein fouet l'augmentation de leurs taux d'emprunt.
Correction et implications de la part de l’Italie
Face à la réaction négative des marchés, le gouvernement italien a rapidement corrigé le tir. Pour « préserver la stabilité des institutions bancaires », un décret a été annoncé, prévoyant un plafond pour cette contribution. Ainsi, la taxe ne pourrait excéder 0,1% du total des actifs d'une banque. Cette décision a été prise dans le but d'apaiser la tempête boursière. Suite à cette annonce, les actions des banques ont commencé à se redresser, avec Intesa Sanpaolo et Unicredit enregistrant des gains.
Les analystes ont réagi à cette décision en ajustant leurs estimations. Par exemple, les analystes de Jefferies ont revu à la baisse leurs prévisions concernant les recettes de cette taxe, estimant désormais le coût total pour les banques à 2,5 milliards d'euros, contre 4,9 milliards précédemment. La taxe sur les « superprofits » des banques, qui devra être réglée d'ici juin 2024, concernera les exercices comptables de 2022 ou 2023. La décision initiale de l'Italie de taxer les superprofits des banques a été un choc pour les marchés financiers. Toutefois, la réaction rapide du gouvernement à rectifier sa position montre la complexité et la sensibilité des décisions économiques dans un environnement mondialisé.