Les taux immobiliers, autrefois qualifiés d’historiquement bas, connaissent une hausse fulgurante. Quels sont les facteurs de cette augmentation et quelles en sont les conséquences pour les emprunteurs ?
Taux immobiliers : une montée inattendue
Une tendance historique des taux immobiliers bouleversée
Il y a seulement trois ans, les taux d'emprunt immobilier étaient décrits comme étant "historiquement bas". Avec des moyennes de 1% sur 10 ans, 1,15% sur 15 ans et 1,35% sur 20 ans en octobre 2020, ces taux ont connu une inversion radicale de tendance. Les prévisions actuelles suggèrent qu'ils pourraient atteindre 4% d'ici à la fin de l'été 2023, et même grimper jusqu'à 5% avant la fin de l'année 2023.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette hausse. L'inflation, la hausse des taux directeurs de la BCE et celle de l'Ota (taux obligataires sur 10 ans) jouent un rôle prépondérant. De plus, le taux d'usure, destiné à protéger les emprunteurs contre des offres de prêts trop coûteuses, a été ajusté. La Banque de France a décidé de réviser ce taux de manière mensuelle depuis février 2023, se basant sur la moyenne des taux des trois mois précédents.
Implications pour les emprunteurs
La montée des taux a des conséquences directes sur les emprunteurs. Les banques, face à ce contexte, sont devenues plus rigoureuses dans leurs conditions d'octroi de prêts. En 2022, le nombre de prêts accordés a chuté de 20,5% par rapport à l'année 2021. Cette situation est particulièrement préjudiciable pour les emprunteurs les plus jeunes et les plus modestes.
Bien que la hausse des taux soit rapide, certains experts du secteur anticipent une stabilisation prochaine. Cependant, avec la politique actuelle de la Banque centrale européenne et la hausse continue des taux directeurs, il est probable que les taux atteignent 4,5% d'ici la fin de l'année, voire 5% au début de 2024.