La réunion de la Banque Centrale Européenne du jeudi 27 octobre 2022 s’est terminée comme prévu : avec une hausse de ses taux directeurs. Une augmentation importante qui vise, selon l’institution, à lutter contre l’inflation qui frappe la zone euro. Car cette dernière reste très élevée par rapport à l’objectif de 2% par an.
BCE : les taux directeurs au plus haut depuis 2008
La BCE relève de 0,75 point ses taux directeurs
L’augmentation n’est pas une surprise : la Banque Centrale Européenne a annoncé, le 27 octobre 2022, relever ses taux directeurs de 0,75 point. C’est la deuxième augmentation consécutive, un mois seulement après la précédente. Après des années de taux nuls voire négatifs, censés soutenir la croissance, le taux de refinancement, le principal, atteint désormais les 2%. Un véritable changement de paradigme pour la BCE qui affiche désormais des taux jamais atteints depuis 2008.
Notamment car le taux de dépôt passe à 1,5%, après avoir été négatif jusqu’à l’été 2022. Or, ce taux signifie que l’argent qui est déposé par les institutions bancaires européennes auprès de la BCE est désormais rémunéré par cette dernière. Jusqu’à l’été 2022, au contraire, les banques devaient « payer » la BCE pour y déposer leur argent, ce qui les incitait à accorder des crédits.
Des taux des crédits qui vont encore augmenter… quels effets pour les particuliers ?
Avec des taux désormais positifs, la BCE a un objectif : serrer la vis sur les crédits, tous les crédits. Ainsi faisant, elle compte limiter les dépenses et donc freiner la spirale inflationniste que connaît la zone euro : l’inflation y a atteint 9,9% en septembre 2022 sur un an, cinq fois plus que l’objectif affiché par l’institution.
Or, ce frein sur les crédits aura une conséquence à court et moyen terme : une hausse des taux pour les entreprises et, surtout, les particuliers. Les crédits à la consommation comme les crédits immobiliers devraient voir leurs taux d’intérêt encore augmenter.
Pour les crédits immobiliers, en augmentation constante depuis plusieurs mois en France, cette nouvelle hausse pourrait provoquer un nouveau blocage du marché. Si les banques augmentent leurs taux d’intérêt, alors les dossiers les moins bons risquent de se retrouver coincés par les taux d’usure, fixés par la Banque de France et le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Une situation que le marché immobilier a déjà connue en août et septembre 2022, avant une légère hausse des taux d’usure qui n’aura débloqué les crédits que durant un bref laps de temps...