Au premier trimestre de 2024, le taux de chômage en France est resté stable à 7,5% par rapport au trimestre précédent, conformément aux données fournies par l’Insee. Cette constance cache néanmoins des évolutions disparates qui affectent différemment les groupes d’âge et les genres.
Le taux de chômage se maintient à 7,5 %
Quelle évolution par tranche d'âge ?
Au premier trimestre 2024, 6 000 nouveaux chômeurs ont été inscrits en comparaison avec le trimestre précédent, élevant le total à 2,3 millions en France métropolitaine (excluant Mayotte). Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a connu une augmentation importante au cours du dernier trimestre, s'établissant à 18,1%, soit une hausse de 0,6 point par rapport au trimestre précédent comme l'a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vendredi 17 mai.
Ce chiffre est en augmentation de 1,5 point sur un an, soulignant une détérioration de la situation pour les jeunes actifs. En contraste, les adultes entre 25 et 49 ans ont vu leur taux de chômage baisser légèrement de 0,2 point pour atteindre 6,8%. Cette amélioration modeste peut être attribuée à divers facteurs économiques et à des mesures ciblées de soutien à l'emploi. Parallèlement, le chômage affecte différemment les hommes et les femmes. Le taux de chômage des femmes a légèrement diminué, passant à 7,3%, en baisse de 0,1%. Cependant, pour les hommes, le taux a légèrement augmenté, s'établissant à 7,7%.
Léger recul du halo de chômage au premier trimestre
Le halo de chômage, qui désigne les individus désirant travailler sans être comptés comme chômeurs faute de recherche active ou de disponibilité, a connu une baisse modérée ce trimestre. Cette catégorie comprend désormais 1,9 million de personnes, en diminution de 16 000 par rapport au trimestre précédent, et de 90 000 sur une année.
Ce groupe, souvent omis des statistiques standard de chômage, a vu sa proportion parmi la population active des 15 à 64 ans réduire de 0,1 point sur le trimestre, atteignant 4,4%. Les détails par groupe d'âge révèlent des dynamiques variées : la proportion reste inchangée pour les jeunes à 7,0%, augmente légèrement pour les 50 à 64 ans à 3,0% (+0,1 point), et diminue pour les 25 à 49 ans à 4,3% (-0,2 point). Cette tendance suggère des disparités dans l'accès au marché du travail ou dans les conditions d'emploi entre les différents groupes d'âge.
Une progression marquée de l'emploi chez les seniors
Durant le premier trimestre de 2024, l'emploi des personnes âgées de 15 à 64 ans a enregistré une hausse de 0,3 point, culminant à 68,8%. Cette amélioration représente une augmentation de 0,2 point par rapport à la même période l'année précédente, atteignant ainsi un niveau record depuis le début des mesures par l'Insee en 1975. L'augmentation du taux d'emploi s'observe dans toutes les tranches d'âge au cours de ce trimestre. Chez les jeunes de 15 à 24 ans, l'emploi a légèrement progressé de 0,2 point pour atteindre 35,3%, maintenant une stabilité annuelle avec une légère hausse de 0,1 point.
Les individus de 25 à 49 ans ont vu leur taux d'emploi croître de 0,3 point, se chiffrant à 82,7%, malgré une légère baisse de 0,2 point par rapport à l'année précédente. Le groupe des 50 à 64 ans a notamment bénéficié d'une hausse importante de 0,5 point ce trimestre, ce qui représente une augmentation de 1,2 point sur l'année, portant leur taux d'emploi à 67,7%, le plus élevé depuis les premières statistiques de l'Insee. Plus spécifiquement, l'emploi des 55 à 64 ans a grimpé de 0,7 point ce trimestre et de 1,9 point sur l'année.
La situation des chômeurs de longue durée
Le taux de chômage de longue durée, qui concerne les personnes à la recherche d'un emploi depuis au moins un an, reste stable à 1,8% de la population active. Cette stabilité pourrait être vue comme un signe que les mesures prises pour combattre le chômage de longue durée commencent à porter leurs fruits, bien que le nombre de ces chômeurs ait diminué de 23 000 par rapport au dernier trimestre 2023, pour un total de 549 000 personnes.
L’attention portée au chômage de longue durée montre que, bien que stable, la situation reste préoccupante pour de nombreux individus toujours en marge du marché de l'emploi. La persistance de ce taux indique la nécessité d'une stratégie renouvelée pour intégrer efficacement ces personnes dans une économie en évolution.