Le talc vient d’être classé comme « probablement cancérogène » pour les humains par une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison de preuves le liant au cancer des ovaires. Cette nouvelle risque de précipiter la fin de toute une industrie de « poudres pour bébés » et impacter en particulier Johnson & Johnson, leur principal fabricant.
Santé : pourquoi le talc pourrait être interdit à la vente ?
Talc et cancer : Johnson & Johnson conteste toujours les résultats des études
Les jours des « poudres pour bébés » sont-ils comptés ? À moins d’un changement de formulation par les fabricants, la réponse est sans doute « oui ». L’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC), un organisme basé à Lyon et qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), vient en effet de publier ses conclusions dans The Lancet Oncology, classant le talc comme « probablement cancérogène » pour les humains, un changement par rapport à son statut précédent de « possiblement cancérogène ». Cette classification correspond au deuxième niveau le plus élevé de certitude quant au potentiel cancérogène d'une substance. Les études ont en effet montré un risque accru de cancer des ovaires chez les femmes utilisant du talc dans la région génitale, bien qu'un lien causal ne puisse être complètement établi.
Une étude de 2019 avait trouvé du talc dans les tissus de neuf patientes sur dix atteintes de cancer des ovaires et ayant utilisé des produits Johnson & Johnson. Une autre étude a observé une augmentation de 9% du risque de cancer des ovaires chez les femmes utilisant du talc, jugée statistiquement significative. Malgré cela, Johnson & Johnson continue de contester ces résultats, affirmant que leurs produits à base de talc ne causent pas de cancer des ovaires.
L'American Cancer Society recommande d’éviter l'utilisation de produits contenant du talc
Il faut savoir que des milliers de femmes poursuivent en justice Johnson & Johnson depuis des années pour obtenir des indemnités, alléguant que l'entreprise avait fourni des informations trompeuses sur la sécurité de ses produits à base de talc. En mai 2024, Johnson & Johnson a proposé un règlement de 6,5 milliards de dollars pour résoudre les litiges en cours, mais les avocats des plaignants ont rejeté cette offre, la jugeant insuffisante pour compenser les victimes.
L'American Cancer Society recommande, en attendant plus d'informations, aux personnes préoccupées par les liens possibles entre le talc et le cancer de limiter ou d'éviter l'utilisation de produits contenant du talc. Les résultats mixtes des études scientifiques et les défis de la purification des minerais de talc soulignent la nécessité de recherches supplémentaires pour clarifier les risques associés au talc et garantir la sécurité des consommateurs.