Tabac : quel impact sur votre portefeuille dès le 1er mars ?

Les nouvelles tarifications du tabac : un coup dur pour les fumeurs

Avec 12 millions de fumeurs en France, l'annonce d'une hausse des prix du tabac ne passe pas inaperçue. Le gouvernement, dans une démarche orientée vers la santé publique, persévère dans sa politique de revalorisation tarifaire des produits du tabac. Les cigarettes, cigares, cigarillos et le tabac à rouler ne sont pas épargnés par cette initiative. L'objectif affiché est clair : porter le coût moyen d'un paquet de cigarettes à 11,50 euros en 2024. Cette stratégie de dissuasion financière s'inscrit dans une lutte plus large contre le tabagisme, visant à inciter les fumeurs à réduire leur consommation voire à les encourager vers le sevrage.

Dès le 1er janvier, une augmentation significative de 40 à 50 centimes par paquet a déjà été faite. Mais ce n'est que le début, car d'autres revalorisations sont programmées au cours de l'année. Un arrêté publié au Journal officiel le 9 février précise que certaines marques verront leurs prix augmenter dès le 1er mars.

Quelles marques sont concernées?

Cette hausse ne touche pas uniformément toutes les marques. Les produits de British American Tobacco (BAT), incluant des noms bien connus comme Lucky Strike, Vogue, Rothmans, et Pall Mall, subiront une augmentation de 40 à 50 centimes par paquet. En revanche, d'autres marques populaires qui avaient déjà vu leurs prix augmenter au 1er janvier, telles que Marlboro, Camel, ou encore Gauloises, ne seront pas affectées par cette nouvelle vague de hausses.

Une exception notable concerne Winston, pour laquelle une baisse de prix est annoncée, les paquets Winston Origin Red et Blue passant de 12 à 11,50 euros. Cette diversité de situations reflète les stratégies de pricing spécifiques à chaque fabricant et les ajustements de marges dictés par le marché.

La fiscalité du tabac : où va l'argent ?

L'analyse de la structure tarifaire révèle que l'État est le principal bénéficiaire des augmentations de prix. Sur un paquet à 11,50 euros, plus de 9,50 euros reviennent directement dans les caisses publiques, répartis entre le taux de l'accise, le tarif de l'accise proprement dit, et la TVA. Ces données soulignent l'importance de la fiscalité du tabac comme outil de politique de santé publique mais aussi comme source de revenu non négligeable pour l'État.

Vers une continuation de la tendance haussière

Les perspectives ne sont guère réjouissantes pour les fumeurs en termes de coût. Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé, a annoncé que le prix du paquet de cigarettes atteindrait 12 euros en 2025 et 13 euros en 2026. Cette tendance haussière s'inscrit dans une volonté de décourager la consommation de tabac, identifiée comme un enjeu de santé publique majeur. L'augmentation de l'ordre de 10 euros pour les cigarettes et de 16 euros pour le tabac à rouler en 25 ans illustre l'ambition gouvernementale de réduire significativement le tabagisme en France.

Une stratégie globale de santé publique

L'augmentation des prix du tabac n'est qu'une facette de la stratégie de santé publique visant à lutter contre le tabagisme. Les autorités justifient ces mesures en les présentant comme cruciales pour « accompagner les fumeurs vers le sevrage tabagique ». Au-delà de l'aspect financier, c'est toute une politique de sensibilisation, d'accompagnement et de prévention qui est mise en œuvre pour réduire l'impact du tabac sur la santé des Français.