À Annemasse, en Haute-Savoie, les copropriétaires de la résidence du Clos Greffier pensaient en avoir fini avec six années de chaos et d’escroqueries immobilières. Mais voilà que deux individus, pourtant condamnés pour « appropriation illégale de biens immobiliers », viennent de reprendre possession de la loge de la gardienne. Une situation ubuesque qui laisse les habitants à bout de nerfs. Comment est-il possible que ces fraudeurs aient pu revenir en toute impunité ?
Insolite : un faux syndic rackette les habitants d’un immeuble… pour la deuxième fois !

Un retour illégal malgré une condamnation claire
L’affaire semblait pourtant réglée. En juin 2024, deux individus, une femme de 58 ans et un homme de 39 ans, avaient été reconnus coupables d’avoir mis en place un faux syndic pour détourner les fonds de la copropriété et placer des locataires illégitimes dans des appartements dont ils s’étaient octroyé la gestion. Le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains avait condamné l’un à 30 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, et l’autre à 15 mois de sursis assortis de 10 000 euros d’amende.
Dans le cadre de leur sursis probatoire, ils avaient interdiction formelle de revenir dans la résidence. Une exécution provisoire de la peine avait même été ordonnée, signifiant que leur appel n’avait pas d’effet suspensif. Néanmoins, neuf mois plus tard, les voilà de retour, barricadés dans la loge de la gardienne, défiant ouvertement la justice.
Une arnaque qui se répète sous les yeux impuissants des habitants
Les copropriétaires sont à bout. Serrures forcées, caméras de surveillance installées dans le hall, climat de peur permanent… La situation est insupportable pour les habitants. Un dégât des eaux causé par un squatteur lui a coûté 50 000 euros de travaux. D’autres propriétaires ont vu leur boîte aux lettres forcée, leurs véhicules volés, et certains ont même été agressés physiquement. « Ils nous rackettent, ils nous terrorisent ! Comment peut-on laisser faire ça ? », s’indigne un habitant excédé au micro de TF1.
La riposte judiciaire en marche… mais trop lente
Face à ce retour incompréhensible des condamnés, le syndic légitime a immédiatement saisi le juge d’application des peines et déposé de nouvelles plaintes. Le procureur de la République de Thonon-les-Bains a également ouvert une enquête, selon France 3.
Mais pour les copropriétaires, ces démarches judiciaires semblent désespérément lentes face à l’audace irréelle des intrus. Non contents de squatter la loge, ils ont placardé un faux document judiciaire dans le hall, prétendant que l’une des condamnées était nommée administratrice provisoire de la copropriété. Un tour de passe-passe digne d’une série télévisée… mais bien réel.