Paris est sur le point d’adopter une nouvelle politique de stationnement ciblant spécifiquement les véhicules lourds et encombrants, notamment les SUV. La mesure sera soumise à un vote populaire prévu en février.
SUV à Paris : le stationnement trois fois plus cher !
Le projet de la Ville de Paris, annoncé mi-novembre, vise à modifier les tarifs de stationnement pour les véhicules lourds, principalement les SUV. La maire PS Anne Hidalgo a précisé que cette initiative s'inscrit dans une démarche d'accélération de la transition écologique : la ville cherche à réduire la pollution de l'air et améliorer le partage de l'espace public. Cette proposition fait suite à la constatation que la place de la voiture individuelle a diminué dans la capitale, mais que la taille et le poids moyen des véhicules restants ont augmenté.
Démarche écologique et urbaine
La mairie propose un triplement des tarifs de stationnement pour les véhicules excédant certains seuils de poids, avec une distinction entre les véhicules thermiques, hybrides, et électriques. Les tarifs envisagés s'élèvent à 18 euros l'heure dans les arrondissements centraux et 12 euros dans les arrondissements extérieurs. Toutefois, certaines catégories de véhicules, notamment les modèles les plus vendus qui passent sous la barre de 1,6 tonne, ne seront pas concernés par cette mesure.
Cette nouvelle tarification pourrait générer un supplément de recettes estimé à 35 millions d'euros pour la ville. Cependant, elle exclurait certains groupes, tels que les résidents parisiens, les professionnels sédentaires, les chauffeurs de taxi, les artisans et les personnes à mobilité réduite. De plus, le stationnement resterait gratuit pour tous les véhicules, y compris les SUV, le soir après 20H00 et le dimanche.
Une votation sur les SUV le 4 février
Le vote sur cette question, ouvert à tous les Parisiens inscrits sur les listes électorales, rappelle la consultation récente sur les trottinettes électriques, qui a vu une participation de 7,46% des inscrits et une décision défavorable à ce mode de transport.
Ce projet intervient dans un contexte de discussions houleuses entre la mairie de Paris et le ministère des Transports concernant la limitation de la vitesse sur le périphérique parisien. La mairie justifie sa volonté de réduire la vitesse sur cette importante voie de circulation par des considérations écologiques, tandis que le ministère des Transports et la ministre de la Transition énergétique soulignent les risques de congestion et d'augmentation des émissions de CO2 liés à cette mesure.
Ces mesures soulèvent des questions importantes sur l'équilibre entre objectifs écologiques, implications économiques, et acceptabilité sociale. Le résultat de la votation de février sera donc crucial pour déterminer la direction future de la politique de mobilité urbaine de la capitale française.