Si la pandémie de Covid-19 a généralisé le télétravail dans le monde pour les emplois qui le permettent, les entreprises ne font pas confiance à leurs salariés. C’est ce qui ressort d’une étude menée par ResumeBuilder qui dévoile l’ampleur de la surveillance déployée par les employeurs envers leurs salariés. 96% des entreprises surveilleraient ces derniers…
La surveillance du télétravail pratiquée par 96% des entreprises
La question de la productivité en télétravail au centre de la surveillance
Menée toutefois sur seulement 1.000 entreprises, l’étude dévoile que la surveillance a commencé dès la pandémie. Avant mars 2020, période du premier confinement généralisé un peu partout dans le monde, moins de 10% des entreprises surveillaient le télétravail. Entre mars 2020 et mars 2021, plus de 36,5% des entrerises ont commencé cette pratique, qui s’est ensuite généralisée. Et désormais ce sont 96% des entreprises qui surveilleraient à distance leurs employés.
La raison est évidemment la productivité : les employeurs ne font pas confiance en leurs employés. Interrogées pour savoir si elles estiment que la surveillance a amélioré la productivité des salariés en télétravail, 63% des sociétés interpellées par ResumeBuilder affirme qu’elles croient fermement que oui. Pour 34%, cette croyance est plus mitigée, tandis que seulement 3% déclarent qu’elles ne le pensent pas.
Les entreprises vont jusqu’à surveiller par webcam !
La manière la plus courante de surveiller les employés est celle de contrôler l’utilisation d’« Internet et des applications sur l’ordinateur ». Elle est utilisée par 62,2% des entreprises. Bloquer certaines applications est également courant : 47,8% des entreprises ont mis en place ce système. Mais, plus étonnant, 37,4% des entreprises demandent explicitement à leurs employés d’être devant la caméra, qu’elles surveillent. Reste que dans ce cas, il est demandé aux employés d’être présent devant la caméras essentiellement entre 2 et 6 heures durant la journée (68% des entreprises ont cette requête).
Des employés qui démissionnent et sont licenciés à la suite de la surveillance
Mais le manque de confiance affiché par les entreprises qui mettent en place une surveillance concernant le télétravail a des mauvais côtés. Plus de 70% des employeurs affirment que des employés ont démissionné à la suite de l’implémentation de ce système. Dans 35% des entreprises, les démissions ont été comprises entre 6 et 10 employés, et pour 3% de plus de 50 employés.
De la même manière, avec des pourcentages comparables, les entreprises ont massivement licencié en découvrant les pratiques des employés surveillés. Près de 2% des entreprises interrogées ont ainsi licencié plus de 50 employés.
Les droits en France concernant la surveillance en télétravail
Surveiller ses employés en télétravail en France n’est pas interdit. Mais la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a fixé des règles strictes. Toute mesure de surveillance doit être justifiée par un motif légitime, proportionnée à l'objectif poursuivi, transparente et préalablement portée à la connaissance des employés. Les dispositifs doivent en outre être déclarés à la CNIL par l’entreprise.
Et il faut rappeler qu’en France, la CNIL a interdit certains systèmes de surveillance pour le télétravail :
- La surveillance vidéo par webcam
- le partage continu de l’écran de l’ordinateur
- l’utilisation de keyloggers (programmes permettant d’enregistrer les frappes sur les touches du clavier)
- L’enregistrement des appels téléphoniques.