L’enquête typologique sur le surendettement des ménages en 2022 montre une nette diminution du nombre de dossiers déposés et un recul de l’endettement global. Toutefois, certains groupes sociaux demeurent particulièrement vulnérables face à ce fléau. Plongeons dans les chiffres clés de cette étude pour mieux comprendre les tendances et les défis à relever pour réduire davantage le surendettement en France.
Surendettement des ménages en 2022 : un recul encourageant, mais des inégalités persistent
Un recul marqué du surendettement
En 2022, selon les données de la Banque de France publiées le 22 mars 2023, on observe une diminution de 7% des dossiers de surendettement par rapport à l'année précédente. Le total s'élève à environ 113 000 dossiers, dont plus de la moitié (57%) concerne des personnes faisant appel à la procédure pour la première fois. Cette baisse continue depuis huit ans, avec une réduction de moitié du nombre de dossiers depuis 2014, année record en termes de dépôts.
Plusieurs facteurs expliquent cette diminution, notamment l'adoption de réformes visant à prévenir le surendettement et à améliorer la gestion des dossiers, ainsi qu'une situation favorable sur le marché du travail. La baisse des dépôts s'est principalement produite au cours du premier semestre 2022, avec une réduction de 10% par rapport au premier semestre 2021. Le second semestre a connu une stabilisation relative, avec une diminution de 2% par rapport aux six derniers mois de 2021.
L'endettement global en baisse
L'endettement global des ménages surendettés s'établit à 4,3 milliards d'euros en 2022, en baisse de 12% par rapport à 2021. L'endettement médian hors immobilier reste stable à 16 238 euros par ménage en 2022, en baisse de 8% par rapport à 2014.
Profil des ménages surendettés
Certaines catégories de ménages présentent un risque de surendettement plus élevé, comme les adultes isolés, les femmes (surtout lorsqu'elles sont chefs de famille monoparentale) et les personnes sans activité professionnelle. Les employés, les ouvriers et les chômeurs sont également surreprésentés parmi les personnes surendettées.
Plus des deux tiers des ménages surendettés ont un niveau de vie inférieur au SMIC net mensuel en 2022, contre 21% des ménages français. La moitié des ménages surendettés ne disposent d'aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes. Les trois quarts des ménages surendettés sont locataires, soit une proportion presque deux fois supérieure à celle de l'ensemble des ménages français. Enfin, 83% des personnes surendettées sont âgées de 25 à 64 ans, alors que cette tranche d'âge ne représente que 63% de la population française de 18 ans et plus.
Quelques données clés concernant le surendettement des ménages en France en 2022
Le nombre de dossiers de surendettement déposés s'élève à 113 081, soit une baisse de 7% par rapport à 2021. Parmi les dossiers traités, 38% bénéficient du rétablissement personnel, ce qui entraîne un effacement total des dettes. Les femmes représentent 55% des personnes surendettées âgées de 18 à 54 ans. Par ailleurs, 61% des personnes surendettées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.
Le chômage touche un quart des personnes surendettées. La moitié des ménages surendettés ont une capacité de remboursement négative, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas faire face à leurs dettes. L'endettement global des ménages surendettés est en baisse de 12% par rapport à 2021, atteignant 4,3 milliards d'euros.
Les dettes de charges courantes représentent 15% de la dette globale, tandis que l'endettement médian hors immobilier s'élève à 16 328 euros. Les dettes globales effacées représentent 26,5% du total. Enfin, l'endettement immobilier a diminué de 28% par rapport à 2020, soit une baisse de 476 millions d'euros en deux ans.