Superprofits : l’Italie va taxer les banques

L’Italie a introduit une taxe sur les superprofits des banques, une décision qui a suscité de vives réactions et de nombreuses discussions. Cette mesure, qui vise à taxer les profits exceptionnels des banques, a pour objectif de financer des initiatives sociales et économiques.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 8 août 2023 à 8h30
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Superprofits : l’Italie va taxer les banques - © Economie Matin
40%La taxe sur les superprofits des banques aura un taux de 40%.

Présentation de la taxe sur les superprofits des banques

La taxe sur les superprofits des banques a été introduite de manière inattendue lors d'une réunion du Conseil des ministres. Elle a été annoncée le 7 août 2023 par le vice-premier ministre d’extrême-droite Matteo Salvini, qui a attribué la proposition au ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti.

L'objectif principal de cette taxe est de financer deux initiatives majeures : aider les personnes à obtenir des prêts hypothécaires pour leur première maison et réduire les impôts.

Détails et montants de la taxe

La taxe sera prélevée à un taux de 40% sur les superprofits réalisés par les banques. Ces superprofits sont définis comme les profits qui dépassent de 3% les profits de l'année précédente pour 2022 et de 6% pour 2023.

Bien que les chiffres exacts ne soient pas encore disponibles, il est estimé que cette taxe pourrait rapporter plus de deux milliards d'euros aux caisses de l'État. L’Italie avait déjà mis en place une taxe sur les superprofits des entreprises du secteur énergétique, mais les sommes collectées avaient été inférieures à ce qu’attendu.

Réactions et implications pour les banques

La décision a été une surprise pour beaucoup, car le ministre de l'Économie avait précédemment rassuré les banques en déclarant qu'aucune telle taxe n'était prévue. Il aura finalement changé d’avis par rapport aux annonces de mai 2023, notamment pour des raisons de budget. L’Italie, au deuxième trimestre 2023, a connu une croissance négative inattendue de 0,3% qui met en difficulté le gouvernement d’extrême-droite de Giorgia Meloni. Ce dernier a même supprimé les aides aux plus pauvres, le « revenu de citoyenneté » italien, sorte de Revenu de Solidarité Active (RSA).

La taxe pourrait néanmoins avoir un impact significatif sur les finances des banques, en particulier si elles ont réalisé des profits exceptionnels au cours des années précédentes. Or, les superprofits sont bien au rendez-vous : sur les trois premiers mois de l’année 2023, les 15 banques italiennes auraient gagné près de 6 milliards d’euros. La conséquence directe de la hausse des taux de la Banque Centrale Européenne.

Une taxe sur les superprofits malgré tout limitée

La taxe sur les superprofits des banques (« extraprofitti » en italien) ne peut néanmoins pas dépasser 25% du capital net des banques. De plus, elle n'est pas déductible des impôts sur le revenu ou des taxes régionales sur les activités productives.

La décision intervient dans un contexte où la Banque centrale européenne a augmenté ses taux d'intérêt, ce qui a entraîné une augmentation des coûts pour les familles et les entreprises. Cependant, les consommateurs n'ont pas bénéficié d'une augmentation équivalente de leurs revenus.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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