Le constructeur automobile Stellantis ouvre son département en charge de la revente des données collectées sur ses véhicules en circulation. Les informations recueillies serviront à alimenter des applications et des services revendus à plusieurs bénéficiaires.
Stellantis se lance dans la vente des données de navigation automobile
Le bénéfice pour Stellantis de la vente des données
Le groupe automobile Stellantis, créé par la fusion des groupes PSA et Fiat-Chrysler, a décidé d’adopter une toute nouvelle stratégie pour augmenter son chiffre d’affaires. Le constructeur se lance donc dans le secteur du data as a service. Il s’agit de récupérer les données collectées par l’ensemble de leurs véhicules pour en faire un produit. Ce bien revendu concerne à la fois les données de navigation, d’itinéraires que de voirie ou de mises à jour des parcours. Ainsi, toutes les données collectées pourront être monnayées à d’autres entreprises, au service public, ou pour l’enseignement et la recherche.
Une nouvelle division commerciale a donc vu le jour. Elle aura en charge ce nouveau secteur et recueillera les données pour les transformer en logiciels ou en applications. L’unité s’appellera Mobilisights, littéralement l’observatoire de la mobilité. Les informations recueillies ne comporteront pas d’éléments à valeur privée, à moins que le propriétaire du véhicule ne donne son consentement pour leur exploitation. L’utilisation des données comporte cependant un problème. Le conducteur sait que les données qu’il collecte involontairement sont réutilisées. Mais il ne perçoit rien en échange des informations qu’il fournit à Stellantis et que l'entreprise revend par la suite. Qu’il le veuille ou non, le simple achat d’un véhicule sert l’intérêt du constructeur automobile.
Le rendement de la vente des données pour le constructeur automobile
Ce nouveau département du groupe Stellantis a été annoncé officiellement lors du Consumer Electronics Show le jeudi 5 janvier 2023. Son objectif est simple et s’inscrit dans une volonté de la direction qui souhaite atteindre, pour l’année 2030, les 20 milliards d’euros de rendement annuel. Le principe de vente de données n’est pas nouveau et fonctionne d’ailleurs plutôt bien. À commencer par les publicitaires. Ceux-ci pourraient désormais savoir quel panneau publicitaire utiliser pour bénéficier de plus de trafic. Les assureurs sont également intéressés par de telles informations qui leur permettent de mieux fixer leurs grilles tarifaires.
Stellantis n’est pas pour autant pionnier dans la récupération des données. L’entreprise Tesla la pratique depuis longtemps, notamment en recueillant les données de navigation des nombreuses voitures électriques qui circulent afin de mieux documenter le système de navigation autonome. Général Motors a également lancé en 2020 son propre service d’assurance, Onstar, qui bénéficie des données collectées sur ses véhicules.