Au troisième trimestre 2024, Stellantis, le géant automobile né de la fusion entre PSA et FCA, traverse une tempête économique. Avec une chute de 27 % de son chiffre d’affaires pour atteindre 33 milliards d’euros, le groupe doit faire face à des défis majeurs, notamment aux États-Unis, où ses ventes s’effondrent de près de 42 %. Cette situation préoccupante s’inscrit dans un contexte de transition difficile et d’une concurrence accrue, notamment en provenance de China.
Stellantis en difficulté : des ventes en chute libre au troisième trimestre
Stellantis : des ventes affectées par des retards de lancement
Le troisième trimestre 2024 a été marqué par une transition entre deux générations de véhicules, entraînant divers retards de lancement. Stellantis a dû faire face à des freins sur son chiffre d'affaires en Europe, qui a reculé de 12 % sur un an. La direction du groupe a souligné que des modèles attendus, comme les Citroën C3 et C3 Aircross, étaient en retard, affectant ainsi les disponibilités et la demande.
Etat des lieux, la situation en Amérique du Nord est encore plus préoccupante. En plus d'une chute des ventes, Stellantis a été contraint de lancer des promotions agressives pour déstocker ses véhicules, aggravant ainsi une perte de chiffre d'affaires qui a plongé à -42 %. Ces efforts de déstockage visent à réduire de 80 000 unités un surplus de 100 000 véhicules d'ici fin novembre. Doug Ostermann, le nouveau directeur financier du groupe, a exprimé sa satisfaction quant aux améliorations dans la gestion des stocks, bien qu'il soit conscient que les résultats du troisième trimestre "s'inscrivent en dessous de notre potentiel".
Révisions des prévisions et marché mondial en déclin
Dans ce contexte difficile, Stellantis a révisé ses prévisions pour 2024 en abaissant ses objectifs de marge opérationnelle. Le groupe a désormais une fourchette fixée entre 5,5 % et 7 %, bien en deçà des ambitions précédentes de "marge à deux chiffres". Cela démontre une sidérante détérioration du marché automobile, affecté par une hausse de l'offre et une concurrence accrue, en particulier celle des fabricants chinois, qui commencent à s'installer sur le marché européen.
Cette situation, qui contraste avec les années passées de profits records, témoigne de la nécessité pour Stellantis de s'adapter rapidement. Le groupe a déjà perdu plusieurs de ses dirigeants clés, et un renouvellement de la direction est en cours pour mieux répondre aux défis commerciaux et opérationnels qu'il affronte. Le retour à une profitabilité stable dépendra des améliorations constantes dans la gestion des opérations et du marketing.
Un avenir incertain mais rempli d'opportunités
Malgré cette période tumultueuse, Stellantis compte sur le lancement imminent de plusieurs nouveaux modèles en 2024, parmi lesquels l'Alfa Romeo Junior et le SUV électrique Jeep Wagoneer S. Ces véhicules, associés à une stratégie de réduction des stocks, sont présentés comme des leviers potentiels de relance pour le groupe, qui doit désormais naviguer avec prudence dans un marché en mutation.
En somme, la situation actuelle de Stellantis soulève des interrogations sur sa capacité à se redresser après des années de succès. La gestion des nouveautés et l'adaptation aux besoins des consommateurs seront cruciales pour que le groupe recouvre ses ardeurs passées. Comme l'a souligné Doug Ostermann, "nous avons encore du chemin à parcourir, mais les progrès dans la résolution de nos problèmes opérationnels pourraient ouvrir la voie à une reprise." Le défi pour Stellantis sera d'aligner sa production sur les demandes du marché tout en améliorant sa compétitivité face à une concurrence de plus en plus rude.