Sport : 4 jeunes sur 10 piratent les retransmissions

Le piratage des retransmissions sportives est devenu une véritable calamité pour l’industrie du sport en Europe. Chaque année, des millions de spectateurs choisissent de suivre leurs compétitions favorites via des flux illégaux, privant ainsi l’industrie de revenus essentiels.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 19 juin 2024 à 14h00
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1 MILLIARD €Le piratage coûterait aux ayants-droits 1 milliard d'euros par an en France.

Le piratage de retransmissions sportives reste très important

En France, selon une étude publiée le 12 juin 2024 par l’EUIPO (l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle), 11% des citoyens ont admis recourir à des sources illégales pour regarder du sport en ligne. Ce chiffre grimpe à 25 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, particulièrement friands de nouvelles technologies mais aussi plus enclins à transgresser les règles.

Au niveau de l'Union européenne, la situation est encore plus critique : 12% de la population totale accède à des contenus sportifs par des moyens illégaux, avec un pic alarmant de 27% parmi les jeunes de 15 à 24 ans.

Le sport frappé de plein fouet par la contrefaçon

Outre le piratage des rediffusions, la contrefaçon de produits sportifs inflige une véritable hémorragie financière aux fabricants. En effet, les articles de sport contrefaits représentent une perte annuelle de 850 millions d'euros pour l'industrie européenne.

Ce manque à gagner équivaut à 11% des ventes annuelles du secteur. En France, la situation est tout aussi préoccupante : 9% des jeunes de 15 à 24 ans ont sciemment acheté des articles de sport contrefaits en ligne.

L’Union européenne traque les fraudeurs

Pour répondre à une tendance en croissance, les autorités européennes ont intensifié leurs efforts pour contrer la fraude. L'opération "Fake Star", orchestrée par la police nationale espagnole et coordonnée par Europol, a permis de saisir 8 millions d'articles de luxe et de sport contrefaits en 2023, d'une valeur au détail estimée à 120 millions d'euros. Cette opération a également conduit à l'arrestation de 264 personnes impliquées dans ces activités criminelles.

Parmi les articles saisis figuraient 552 611 chaussures, 1 140 343 articles de sport et 5 497 460 fausses étiquettes portant des logos contrefaits, confirmant que de nombreux produits contrefaits sont finalisés en Europe.

L'importance des droits de propriété intellectuelle dans le sport

Les droits de propriété intellectuelle sont le pilier financier du sport professionnel. Les revenus générés par les droits de diffusion et les ventes de produits sous licence sont redistribués pour soutenir les athlètes et financer les événements sportifs. Le piratage met ce modèle économique en péril, diminuant la valeur des droits médiatiques et compromettant la solidarité financière qui sous-tend le mouvement sportif.

La lutte contre le piratage et la contrefaçon nécessite des efforts constants et concertés. L'EUIPO, à travers sa campagne "Play Fair", appelle les supporters à respecter les règles du jeu en regardant des diffusions officielles et en achetant des produits sous licence. Des outils comme le portail Agorateka aident les consommateurs à trouver des offres légales de contenu en ligne, réduisant ainsi l'attrait pour les services illégaux. En parallèle, les initiatives législatives et technologiques se multiplient pour bloquer les services en ligne illicites et sensibiliser le public aux dangers de la contrefaçon.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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