Épinglée par l’autorité de la publicité, la SNCF fait machine arrière au sujet d’une campagne de publicité jugée inexacte et trompeuse en défaveur de l’avion et au profit du train. Les données indiquées sont seulement partiellement complètes. Une correction est exigée.
SNCF : non, l’avion ne pollue pas 50 fois plus que le train
La SNCF va devoir corriger une campagne publicitaire erronée
La SNCF se fait reprendre par le Jury déontologique publicitaire, le JDP, pour publicité mensongère. En cause une campagne de publicité qui prétend que le train serait 50 fois moins émetteur de carbone que l’avion. Or l’écart d’émission de carbone entre les deux moyens de transport n’est pas aussi important que celui indiqué sur les publicités de la SNCF. L’accusation est portée par la Fédération nationale de l’aviation, la FNAM, qui estime que de telles informations pourraient biaiser l’avis du public.
La publicité ne doit pas comporter que l’affirmation de l’avantage en question. Elle a l’obligation selon le règlement de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité, l’ARPP, d’indiquer en quoi ses trajets sont effectivement moins émetteurs de carbone. L’information est bien donnée mais, selon le plaignant, elle est inscrite en trop petits caractères pour en permettre la lecture.
Les données et le calcul des émissions ne semblent pas faire l'unanimité chez les comparateurs
Qui plus est, l’information n’est que partiellement correcte. Elle ne s’applique qu’à la moyenne des trajets de longue distance en France. Les données de calcul d’un tel ratio sont discutables puisque l’émission de carbone varie selon les destinations proposées. La SNCF a cependant fait part de sa volonté de se plier à l’injonction de l’autorité publicitaire. L’entreprise ferroviaire ne souhaite pas déclencher la polémique sur le sujet et va entreprendre de retirer de l’affichage les publicités concernées.
Depuis 2020, les chiffres avancés par la SNCF dans sa campagne publicitaire ont été révisés à plusieurs reprises. L’impact écologique du train par rapport à l’avion avait déjà été réduit de 80 fois moins à 50 selon les résultats de nouveaux calculs. Tous les comparateurs qui se lancent dans l’évaluation des émissions carbone affichent des données différentes au résultat comme à la base des calculs. Ils omettent de plus pour la grande majorité d’entre eux de prendre en compte l’émission de CO2 générée à la construction des infrastructures nécessaire au fonctionnement des lignes aériennes et ferroviaires.