SNCF : malgré les promesses, le prix des billets flambe

L’année 2023 a été marquée par une augmentation des prix des billets de train en France. Une analyse publiée le 27 juin 2024 par l’Autorité de régulation des transports place la SNCF en porte-à-faux : le transporteur n’a pas respecté la promesse faite aux Français.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 28 juin 2024 à 7h30
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50%Plus de 50% des clients de Ouigo sont des clients qui n'avaient jamais pris le train avant

SNCF : les prix des billets de train grimpent plus vite que l’inflation

Les données de l'Autorité de régulation des transports (ART) révèlent que le prix moyen des billets de train à grande vitesse (TGV) a augmenté de 7% en 2023 par rapport à 2022, alors que l'inflation annuelle s'est établie à 4,9%. Cette hausse concerne également les offres économiques comme Ouigo, dont les tarifs ont grimpé de 10%.

Cette analyse est un coup dur pour la SNCF. Le groupe avait promis que les billets de train n’allaient pas augmenter de plus de 5%, soit un niveau équivalent à l’inflation annuelle, en 2023. Sauf que la réalité a été toute autre et que, de plus, ce sont les TGV Ouigo, aux prix plus bas et largement adoptés par les familles et les ménages moins aisés qui semblent payer le gros de la facture.

« Les prix des services ferroviaires librement organisés, qui avaient fortement chuté avec la crise sanitaire, semblent ainsi effectuer un rattrapage de l’indice des prix à la consommation (qui a augmenté de 5% en 2023), mais leur évolution reste inférieure au cumul d’inflation observé depuis 2019. Les prix ont augmenté pour l’ensemble des classes tarifaires et distances parcourues, mais plus fortement pour les services à bas coûts Ouigo (en hausse annuelle de près de 10%, contre 5% pour les autres services) » analyse l'ART dans la note publiée le 27 juin 2024.

SNCF : le nombre de passagers augmente, mais pas le nombre de trains

En 2023, la fréquentation des trains a atteint un niveau record, avec 108 milliards de passagers-kilomètres transportés, soit une hausse de 6% par rapport à l'année précédente. Cette augmentation de la demande s'est produite malgré une réduction de l'offre de trains de 1% due principalement aux grèves de mars 2023. Si ces mouvements sociaux n'avaient pas eu lieu, l'offre aurait pu augmenter de 2%​​.

La fréquentation a particulièrement augmenté pour les services conventionnés (TER, Intercités), qui ont connu une hausse de 7% par rapport à 2022. « Grâce à une croissance déjà importante en 2022, la fréquentation des services conventionnés TER et Intercités dépasse ainsi nettement son niveau de 2019 (+21 %), tandis qu'elle reste en deçà pour les services conventionnés d’Île-de-France (-6 %) », écrit l’ART. Les liaisons à grande vitesse ont également vu leur fréquentation augmenter de 5%, dépassant ainsi les niveaux de 2019 pour les trajets internationaux.

Les bénéfices de la SNCF en 2023

En partie grâce aux hausses de tarifs, la SNCF a réalisé un bénéfice de 1,3 milliard d'euros en 2023, bien qu'inférieur au record de 2,4 milliards d'euros en 2022. Le chiffre d'affaires de la SNCF a atteint 41,8 milliards d'euros, soutenu par une fréquentation record des TGV, qui ont transporté 122 millions de passagers, en hausse de 4% par rapport à l'année précédente. Les TER ont également enregistré une augmentation de fréquentation de 8%.

Transport : pourquoi les prix des billets de train augmentent ?

La hausse des prix des billets de train s'explique par plusieurs facteurs. La demande élevée a entraîné une augmentation des tarifs, particulièrement pendant les périodes de forte affluence comme les mois d'été. De plus, la hausse des coûts énergétiques a également contribué à cette augmentation. La SNCF a essayé de limiter cette inflation grâce à un « bouclier tarifaire » pour les TGV Ouigo et les Intercités, mais ces mesures n'ont pas suffi à contenir la hausse générale des prix.

Les hausses de tarifs ont eu un impact sur les usagers, notamment ceux qui utilisent le train pour leurs déplacements quotidiens ou professionnels. Les coûts accrus ont suscité de l'insatisfaction et du mécontentement parmi les voyageurs, nombreux étant ceux qui considèrent que le train devient de moins en moins abordable.

« La ponctualité s’est dégradée pour l’ensemble des services, à l’exception des trains internationaux. Les taux de retards apparaissent en hausse par rapport à 2019 pour les services conventionnés, et particulièrement élevés pour les services conventionnés de longue distance : seuls 62 % des trains Intercités programmés roulent et arrivent à leur terminus avec moins de 5 minutes de retard. C’est un taux en baisse de deux points par rapport à 2022, et ce malgré une année 2023 moins affectée que l’année 2022 par des aléas climatiques, qui apparaissent à l’origine d’un grand nombre de défaillances induites de l’infrastructure ou d’incidents liés aux matériels roulants ferroviaires. »

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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