SNCF : 1,6 milliard de bénéfices et des billets plus chers !

Le 27 février 2025, la SNCF a annoncé des résultats financiers en forte progression, et la quatrième année consécutive de bénéfices. En parallèle, une hausse des tarifs sur les TGV et Ouigo est entrée en vigueur en janvier 2025, justifiée par l'inflation et la nécessité de financer des investissements. Si l’entreprise ferroviaire se félicite de ses performances, la grogne monte parmi les usagers. Jean-Pierre Farandou, président-directeur général de la SNCF, tente de défendre une politique tarifaire qui divise.

SNCF : Des bénéfices en hausse en 2024 et des voyageurs toujours plus nombreux

Un bénéfice net en progression constante

D’après les données officielles, la SNCF a enregistré un bénéfice net de 1,6 milliard d’euros en 2024, soit une progression de 19 % par rapport à 2023. Une hausse impressionnant de ses gains qui s’explique par plusieurs facteurs :

• Une fréquentation record des TGV et Ouigo, favorisée par le retour des déplacements post-Covid et une concurrence aérienne affaiblie par la hausse du prix des billets d’avion.

• Une rationalisation des coûts, grâce à l’optimisation des infrastructures et des économies d’échelle.

• Une augmentation du chiffre d’affaires, portée par des stratégies de yield management permettant d’adapter les prix à la demande.

En clair, plus de voyageurs, des prix mieux calibrés et une gestion efficace expliquent ces résultats positifs.

La fréquentation au sommet, le TGV toujours roi

La SNCF a su tirer profit d’un engouement renouvelé pour le train. En 2024, les TGV et Ouigo ont transporté plus de 120 millions de passagers, un record historique, souligne FranceTV Info. L’effet combiné d’un réseau bien développé, d’une ponctualité en amélioration et d’offres attractives a permis d’attirer toujours plus de clients.

Des prix en hausse : un coup dur pour les voyageurs

Des augmentations jugées excessives

Malgré ces excellents résultats, la SNCF n’a pas hésité à augmenter ses tarifs en 2025 :

• 1,5 % de hausse en moyenne sur les billets TGV InOui et Ouigo.

• 1,9 % sur les billets Intercités.

• Les plafonds de certaines offres promotionnelles ont été relevés.

Par exemple, le Paris-Angers qui coûtait 49 euros est désormais affiché à 58 euros, conséquence d’un ajustement des seuils de tarification.

Jean-Pierre Farandou justifie la hausse des prix

Face aux critiques, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a tenu à rappeler que le TGV n'est pas un service public mais un produit commercial. Selon lui, la rentabilité est nécessaire pour moderniser le réseau et investir dans de nouvelles infrastructures, relate Le Figaro. Il défend une politique tarifaire équilibrée, où les prix les plus bas restent accessibles, mais où la demande forte justifie une augmentation des billets aux périodes de pointe pour faire plus de bénéfices.

Si la SNCF promet que 50 % des billets resteront sous la barre des 47 euros, les abonnés réguliers ne sont pas convaincus. La carte Avantage, qui permettait de bénéficier de réductions de 30 %, voit ses plafonds tarifaires augmenter. Résultat ? Les trajets deviennent plus chers malgré l’abonnement.

Le mythe du train accessible à tous

Le problème fondamental reste la contradiction entre la mission de la SNCF et sa logique commerciale. D’un côté, elle se présente comme une entreprise d’intérêt général, transportant quotidiennement des millions de Français. De l’autre, elle adopte une logique purement économique, avec des hausses de tarifs qui éloignent certains usagers du train.