À partir du 1ᵉʳ novembre 2024, le SMIC en France sera revalorisé de 2 %, atteignant 1 801,80 € brut mensuel pour une durée de travail de 35 heures. Cette augmentation anticipée, en réponse aux pressions inflationnistes, est la quatrième en moins de deux ans.
Le SMIC franchit la barre des 1 800 euros au 1ᵉʳ novembre 2024
Une revalorisation attendue avec une inflation en hausse
Le décret publié le 24 octobre 2024 officialise la hausse du SMIC de 2 % au 1ᵉʳ novembre 2024. Cette décision, conforme à l’annonce faite par le Premier ministre Michel Barnier dans son discours de politique générale, est justifiée par la formule d'indexation annuelle. En effet, le SMIC est le seul salaire en France automatiquement indexé sur l’inflation. À chaque franchissement des 2 % d’inflation, une hausse anticipée est appliquée pour protéger le pouvoir d’achat des salariés.
Avec cette nouvelle revalorisation, le SMIC atteint 1 801,80 € brut mensuel. Cela représente environ 1 426,30 € nets mensuels. Pour rappel, ce montant est calculé sur la base légale de 35 heures hebdomadaires et s’applique en métropole ainsi que dans plusieurs territoires d’outre-mer. À Mayotte, le SMIC brut horaire est plus faible, soit 8,98 €, pour atteindre 1 361,97 € par mois.
Huit augmentations depuis 2021 du SMIC !
Depuis janvier 2021, le SMIC a été revalorisé huit fois, dont quatre augmentations sur les 22 derniers mois. Il est ainsi passé de 1 679 euros à 1 801,80 euros brut mensuel. Cette fréquence exceptionnelle de hausses est liée aux tensions inflationnistes, qui ont particulièrement touché les ménages modestes. En effet, les salaires indexés sur l’inflation sont rares, et le SMIC joue ici un rôle de bouclier contre la baisse du pouvoir d’achat. Au 1ᵉʳ janvier 2023, 17,3% des salariés français étaient concernés et payés au SMIC.
La progression rapide du SMIC exerce également une pression sur les entreprises, notamment celles des secteurs où les salaires minimums de branche peinent à suivre. Certaines branches professionnelles se voient régulièrement contraintes de réajuster leurs grilles salariales, pour éviter que leur minimum ne se retrouve sous le SMIC. Le gouvernement, par la voix de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, citée dans un communiqué du ministère, a d’ailleurs rappelé aux branches l’importance de « d'accélérer les négociations salariales » afin de garantir des rémunérations cohérentes avec les efforts de revalorisation du SMIC.
Une revalorisation aux multiples implications pour l’emploi
Bien que le mécanisme d’indexation soit efficace en temps de forte inflation, aucune revalorisation volontaire, ou « coup de pouce », n’a été appliquée depuis 2012. La question se pose alors de savoir si une augmentation supplémentaire ne serait pas nécessaire pour réellement soutenir les salariés au SMIC.
Enfin, si cette hausse régulière du SMIC est bénéfique pour les salariés concernés, certains craignent qu’elle pèse sur les petites entreprises, notamment dans des secteurs à forte intensité de main-d'œuvre. Pour elles, la hausse des charges salariales peut entraîner des ajustements de recrutement, voire des réductions de postes.