Téléphones d’occasion : ils ont triplé en sept ans !

En sept ans, la part de smartphones d’occasion en France a triplé, atteignant 22 % en 2025. Un changement de cap révélateur des nouvelles priorités des consommateurs.

Plus d’un smartphone sur cinq est désormais d’occasion

Selon le Baromètre 2025 de Recommerce, réalisé avec Kantar, 22 % des téléphones utilisés en France sont des smartphones d’occasion, contre 20 % en 2024. Cette progression est d’autant plus frappante que ce chiffre était de seulement 7 % en 2018. En sept ans, le marché a ainsi triplé, témoignant de l’essor fulgurant de cette alternative au neuf.

Les motivations des consommateurs sont claires :

• 72 % privilégient le prix : le coût attractif reste le moteur principal de cet engouement.
• 36 % invoquent des raisons écologiques : la volonté de réduire l’empreinte environnementale des appareils électroniques joue un rôle croissant.

Les smartphones reconditionnés séduisent également par leurs garanties, leurs contrôles techniques et l’effacement sécurisé des données, des avantages absents dans les ventes entre particuliers.

Le facteur économique constitue le principal argument en faveur de l’achat d’un smartphone d’occasion. Face à la flambée des prix des téléphones neufs (certains modèles dépassant désormais largement les 1 000 euros), les Français cherchent à optimiser leur budget. Le reconditionné s’impose ainsi comme une solution idéale, en particulier pour les familles.
Le Baromètre indique que 60 % des parents ont acheté un smartphone reconditionné à leurs enfants, notamment comme premier appareil. Près de 70 % d’entre eux dépensent entre 100 et 299 euros pour cet achat initial, un investissement raisonnable par rapport aux tarifs des modèles neufs.
La tranche d’âge des 16-34 ans n’est pas en reste : 60 % de ces jeunes adultes déclarent être intéressés par l’achat d’un téléphone d’occasion.

Des freins persistants malgré un engouement croissant

Malgré cette dynamique, des obstacles freinent encore l’adoption massive des téléphones d’occasion. Le Baromètre 2025 montre en effet deux craintes :

• La garantie, un sujet de confusion : 28 % des consommateurs évitent le reconditionné, croyant à tort que ces appareils sont dépourvus de garantie (une baisse toutefois de 5 points par rapport à 2024).
• La durabilité en question : 39 % des Français doutent de la longévité de ces téléphones, malgré les certifications et les tests effectués par les spécialistes.

Pour rassurer les consommateurs, les acteurs du marché doivent renforcer leur communication sur les garanties légales, qui sont similaires à celles des appareils neufs. Comme le souligne Augustin Becquet, directeur général de Recommerce :
« Tous les acteurs ont un travail à faire sur le manque de confiance que certains Français peuvent accorder au reconditionné. Il est essentiel de communiquer sur les garanties, qui légalement doivent être semblables à celles du neuf. »

Aujourd’hui, 40 % des Français souhaitent revendre leur ancien appareil, mais 37 % le conservent sans l’utiliser. Ce comportement limite l’offre locale et incite les entreprises à importer des téléphones d’Asie ou des États-Unis, souvent au détriment de la qualité et de la traçabilité.

Pour contrer cette tendance, Recommerce préconise :

• L’optimisation des programmes de reprise pour récupérer davantage d’appareils inutilisés en France.
• La sensibilisation des consommateurs aux avantages de la revente.
• Le développement d’une production locale pour limiter les importations et favoriser l’économie circulaire.