Le 1er juillet 2024 marquera un nouveau pas vers plus de transparence dans le monde de la grande consommation. Son point de départ ? La hausse de la “shrinkflation”.
Shrinkflation : Vers plus de transparence dans le retail
Ce phénomène, utilisé et connu depuis des années mais récemment porté aux yeux du grand public, consiste en une réduction subtile de la quantité de produits sans que le prix n'en soit affecté. Autrement dit, moins de contenu pour le même montant à débourser. À partir de cette date, cette pratique devra être indiquée de manière plus évidente pour les consommateurs. Les grandes et moyennes surfaces devront ainsi informer lorsque les produits seront touchés par la shrinkflation, à travers des affichettes placées près des produits concernés.
Cette nouvelle réglementation, émanant de l'arrêté ministériel du 16 avril 2024, vise une information ouverte des pratiques commerciales. La shrinkflation est un outil, parmi d’autres, qui peut être utilisé de différentes manières. Certains l’emploient comme un moyen de maintenir des prix "psychologiques" ou compétitifs dans un contexte inflationniste, d'autres comme une simple augmentation de prix. Les approches divergent, mais une chose demeure certaine : la transparence est la clé. D’après une étude Ipsos menée dans 33 pays, 48% des répondants (au niveau mondial) jugent cette nouvelle pratique inadmissible. Chez les Français en particulier, le taux de mécontentement s’élève à 67 %.
La transparence réglementaire va donc dans le sens d’une communication plus claire envers les consommateurs. Elle peut également faire émerger de nouvelles manières de se différencier, en encourageant les entreprises à rivaliser sur la qualité et l'innovation plutôt que sur les prix de leurs produits. À la fin, c’est une question de stratégie de positionnement de l’offre.
Ainsi, la shrinkflation ne se limite pas à une simple réduction de contenu, mais elle soulève des questions sur les relations entre marques, enseignes et consommateurs. Dans cette ère de transparence croissante, où chacun peut prendre la parole, notamment sur les réseaux sociaux, pour informer, dénoncer et comparer, il est impératif de veiller à ce que les pratiques commerciales soient tournées vers ceux qui les alimentent : les consommateurs.