La shrinkflation, discrète mais largement répandue, consiste pour les entreprises à réduire la taille ou le poids d’un produit tout en maintenant ou en augmentant son prix. Une tendance mise en avant ces derniers mois, sur fond d’inflation élevée. Le gouvernement a décidé d’agir. Élisabeth Borne, Première ministre, en a annoncé l’interdiction. Ou presque.
Shrinkflation : Élisabeth Borne part en croisade
Qu'est-ce que la shrinkflation ?
La shrinkflation est une stratégie adoptée par certaines entreprises pour augmenter leurs marges sans augmenter les prix. En réduisant discrètement la taille ou le poids d'un produit, elles peuvent économiser sur les coûts de production tout en maintenant le même prix de vente. Pour le consommateur, cela se traduit par moins de produit pour le même prix. Et donc, forcément, une augmentation du prix au kilo et une perte de pouvoir d’achat.
Plusieurs facteurs peuvent pousser les entreprises à adopter cette stratégie de shrinkflation. La hausse des coûts de production, la pression concurrentielle ou encore la volonté de maintenir une image de marque. Mais aussi la volonté d’améliorer les marges sans perdre de clients. Car en conservant le même prix mais en mettant moins de produit dans les paquets, il est possible d’éviter que le client ne se rende compte de l’augmentation du prix au kilo. Et donc d’éviter que le consommateur ne renonce à l’achat.
Élisabeth Borne part en croisade contre la shrinkflation
La Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé l'interdiction de la shrinkflation à partir de novembre 2023. Cette décision fait suite à de nombreuses plaintes de consommateurs, de vives critiques de la part des distributeurs… et une inquiétude croissante concernant le pouvoir d’achat des ménages, en baisse constante. « Dès novembre, tous les produits concernés par des changements de quantité devront le signaler sur les étiquettes pour ne plus tromper le consommateur », a déclaré la Première ministre dans un entretien accordé au Parisien.
En mettant fin à la shrinkflation, le gouvernement souhaite protéger les consommateurs et garantir une transparence totale sur les produits. Cette mesure vise également à restaurer la confiance entre les entreprises et les consommateurs.
Pas de réel changement pour les entreprises ?
Les entreprises qui continueront à pratiquer la shrinkflation après son interdiction seront passibles de sanctions. Bien que les détails exacts de ces sanctions n'aient pas encore été précisés, elles pourraient inclure des amendes ou d'autres pénalités.
De fait, les entreprises devront repenser leur stratégie de prix et de production. Certaines pourraient choisir d'augmenter leurs prix, tandis que d'autres pourraient chercher des moyens de réduire leurs coûts sans affecter la taille ou le poids de leurs produits.
Reste toutefois la question de la légalité de la mesure. Théoriquement, la shrinkflation n’est pas illégale. Les entreprises sont libres de fixer leurs prix comme elles le souhaitent. La seule chose que l’exécutif peut faire, c’est leur imposer une étiquette de transparence. Pas de quoi faire baisser les prix, en somme.