SFR : le nombre d’abonnés s’effondre

La concurrence des autres opérateurs est forte

SFR a enregistré une perte impressionnante de 487 000 abonnés mobiles au premier trimestre 2024, un chiffre équivalent à ses pertes sur l'ensemble de l'année 2023. Cette baisse fait passer le nombre total d'abonnés sous la barre des 20 millions, mais SFR reste le deuxième opérateur mobile en France, derrière Orange (24 millions d'abonnés). Cependant, l'écart se réduit avec Bouygues Telecom (15,5 millions) et Free, qui a dépassé les 15 millions d'abonnés grâce à sa politique de stabilité des prix. Derrière cette désertion massive, on retrouve principalement une concurrence intense des marques digitales low cost telles que Sosh d'Orange et B&You de Bouygues, qui proposent des forfaits attractifs à moins de 10 euros par mois. Malgré des efforts pour maintenir une discipline tarifaire, la stratégie de SFR n’a pas réussi à freiner l'exode de ses clients.

La situation n'est guère meilleure pour les abonnés fixes de SFR, qui ont également connu une diminution notable. En effet, SFR est passé de 6,9 millions d'abonnés fixes fin 2023 à 6,3 millions au premier trimestre 2024. Toutefois, il y a une lueur d'espoir avec l'augmentation des abonnements à la fibre, qui affiche des prix en hausse et attire de nouveaux clients. Néanmoins, cette embellie ne suffit pas à compenser la perte globale des abonnés fixes, accentuant la pression sur les résultats financiers de l'opérateur.

SFR : des résultats financiers sous tension

Les pertes d'abonnés se traduisent directement sur les résultats financiers de SFR. Le chiffre d'affaires de l'opérateur a baissé de 3,8 % sur un an, atteignant 2,5 milliards d'euros. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a également chuté de 6,5 %, se situant à 782 millions d'euros. Ces résultats décevants interviennent alors que la maison mère, Altice, lutte pour réduire une dette colossale de plus de 24 milliards d'euros. De plus, Patrick Drahi n'a pas encore choisi de repreneur pour son opérateur portugais Meo, qu'il espérait vendre pour près de 10 milliards d'euros. Les créanciers sont de plus en plus exigeants, et les tentatives de vente d'actifs, comme les centres de données ou les médias BFM-RMC, vendu au groupe CMA CGM pour 1,55 milliard d'euros, n'ont pas suffi à alléger le fardeau financier.

La concurrence dans le secteur des télécommunications est de plus en plus vive, notamment avec Orange, Bouygues Telecom et Free, qui continuent d'attirer les clients avec des offres alléchantes et des politiques tarifaires agressives. La stratégie de prix stable de SFR, bien que louable en termes de discipline financière, semble avoir été un handicap face à des concurrents plus flexibles et agressifs.