Tandis que la France fait face à un conflit social contre la réforme des retraites, qui impliquera de travailler deux ans de plus, au Royaume-Uni s’est terminée une expérimentation sur la semaine de quatre jours. Et les chercheurs comme les entreprises le disent : c’est un succès. Au point que la grande majorité va maintenir le principe de « travailler moins pour gagner autant ».
La semaine de quatre jours est un succès au Royaume-Uni
Moins de temps de travail, pour un salaire identique
L’expérimentation sur la semaine de quatre jours a été menée entre juin et décembre 2022 au Royaume-Uni. 61 entreprises y ont participé, avec deux règles simples. D’un côté, les salariés devaient recevoir le même salaire, de l’autre une réduction significative du temps de travail. Ce qui n’implique pas forcément une journée entière de travail en moins, puisqu’il était possible d’augmenter un peu le temps de travail sur les quatre jours restants. 2.900 salariés ont participé, dans des entreprises variées allant de la banque au fast-food.
Le succès est majeur : 56 entreprises ont déclaré vouloir continuer cette nouvelle organisation, soit plus de 90%. Et 18 d’entre elles ont même annoncé que le changement serait permanent. Mais attention : il ne faut pas oublier qu’au Royaume-Uni, le temps de travail hebdomadaire est de 40 heures. Contre 35 heures en France.
Semaine de quatre jours : de nombreux points positifs
Selon les résultats de l’expérimentation, publiés le 20 février 2023 par l’organisme « 4 days week », les points positifs ne manquent pas. Côté productivité, par exemple, si 46% des entreprises n’ont pas vu d’évolution, 34% ont vu une amélioration et même 15% une amélioration significative.
Du côté des employés, 39% ont déclaré être moins stressés. 50% ont vu leur santé mentale s’améliorer et 37% leur santé physique.
Mais tout n’est pas rose, un salarié sur cinq (22%) a jugé être plus fatigué. 15% souffrir plus souvent d’insomnies et 10% être « trop fatigué pour faire les tâches ménagères ».
Néanmoins, les salariés ayant souffert de la semaine de quatre jour semblent bien moins nombreux que ceux ayant connu une amélioration de leur vie personnelle.
Le temps de travail inutile à traquer pour la semaine de quatre jours
L’expérimentation a surtout permis de mettre en avant le temps de travail… totalement inutile. Comme l’explique au Wall Street Journal, Claire Daniels, CEO de Trio Media, la première étape aura été de réorganiser les tâches de chacun.
Et c’est ainsi qu’avec ses équipes elle a pu identifier que 20% du temps de travail hebdomadaire était perdu. Réunions inutiles, tâches redondantes ou encore trajets professionnels qui ne servaient pas à grand-chose. « Dès le départ, nous savions que nous n’aurions pas eu plus de travail sur les quatre jours », a-t-elle expliqué.