Semaine de 4 jours : un séisme à venir pour recruter ?

Dans un contexte où les entreprises et les administrations recherchent constamment des moyens de se distinguer, la réorganisation du temps de travail par la semaine de 4 jours a pu susciter un enthousiasme certains.

Camille Cosnefroy, Pdg De Seiza
Par Camille Cosnefroy Publié le 10 juin 2024 à 5h30
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semaine de 4 jours, travail, management, emploi, recrutement - © Economie Matin
70%70% des cadres dirigeants pensent que leur entreprise pourrait adopter la semaine de 4 jours.

L’expérimentation qui électrise le monde professionnel

Qu'il s'agisse d'une semaine de travail comprimée en 4 jours sans réduction du temps de travail, ou d'une semaine réduite à 32 heures, ces modèles novateurs renforcent l'attractivité des entreprises. Face aux difficultés persistantes de recrutement et à une concurrence accrue entre employeurs, l'adoption de la semaine de 4 jours pourrait ainsi se révéler être un levier stratégique majeur.

Flexibilité ou réduction des heures, quelle voie choisir ?

Regardons de plus près ce qu’il se passe actuellement en France. Le Groupe RATP, par exemple, maintient le nombre d'heures dans sa semaine de 4 jours pour 200 volontaires, avec un cycle de travail original de quatre jours suivis de deux jours de repos. En revanche, LDLC a opté pour une réduction à 32 heures hebdomadaires. Ces exemples nous interrogent : est-ce la flexibilité ou la réduction des heures qui catalyse l'efficacité et l'engagement des employés ?

Attention aux mirages

Bien que les réussites soient souvent amplifiées par les médias, les données du ministère du Travail indiquent une réalité plus nuancée : début 2023, seuls 10 000 salariés profitaient de la semaine de quatre jours et seulement 5% des entreprises françaises l'avaient instituée. Restons prudents avant de généraliser ces résultats enthousiasmants.

Si l’on s’intéresse à la typologie des acteurs qui adoptent la semaine de 4 jours, les petites structures montrent plus d'audace que les grands groupes, qui restent dans une phase d'exploration. Selon une étude Ifop pour Bona Fidé et Arthur Hunt, 70% des cadres dirigeants pensent que leur entreprise pourrait adopter cette semaine de travail raccourcie d’ici à 2030. Un séisme à venir en terme de recrutement, lorsque l’on sait que les petites entreprises utilisent souvent la semaine de 4 jours comme un avantage concurrentiel pour attirer des talents.

L'adoption des 4 jours comme catalyseur d'attractivité

Car la semaine de 4 jours offre plus qu'une simple amélioration de la productivité ; elle devient un argument de taille pour attirer des talents dans un marché toujours plus tendu. En effet, France Travail prévoit des difficultés de recrutement pour 60% des entreprises en 2024, principalement à cause d'un vivier de candidats réduit. De plus, l'étude Seiza auprès de 6 300 candidats aux métiers de terrain confirment que ce modèle de travail est hautement préféré, en particulier parmi les jeunes travailleurs, avec 89% des 18-24 ans favorisant ce modèle.

Un potentiel transformateur pour les secteurs en pénurie de main-d'œuvre

Adopter une semaine de 4 jours représente plus qu'une politique de ressources humaines ; c'est une stratégie potentiellement révolutionnaire pour les secteurs les plus touchés par la pénurie de talents, où l’on trouve les métiers de terrains. Chez Seiza, nous en sommes convaincus, cette approche pourrait non seulement améliorer la qualité de vie des employés mais aussi augmenter la productivité et l'efficacité, et donc impacter positivement les résultats financiers des entreprises intéressées. Pourquoi s’en priver ?

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Camille Cosnefroy, Pdg De Seiza

CEO de Seiza

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