La nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 promet d’importants bouleversements. Entre mesures d’économie et initiatives de prévention, découvrez les changements clés qui impacteront citoyens et professionnels de santé.
Santé : qu’est-ce qui va changer pour la sécu en 2024 ?
Des arrêts de travail plus réglementés
En 2024, une rigueur accrue sera appliquée aux arrêts de travail. Le gouvernement, confronté à un déficit prévu de 10,7 milliards d'euros pour la Sécurité sociale, limite la durée des arrêts prescrits lors d’une téléconsultation à trois jours, sauf exceptions. Cette mesure s'inscrit dans une volonté de maîtrise des dépenses publiques, face à une prévision alarmante qui pourrait atteindre 17,5 milliards d’euros en 2027. Toutefois, une proposition visant à renforcer les contrôles des arrêts de travail a été rejetée par le Conseil constitutionnel, soulignant la complexité du contexte législatif.
Renforcement de la lutte contre la fraude sociale
Le gouvernement renforce aussi sa lutte contre la fraude sociale. Une mesure notable est l'annulation de la prise en charge des cotisations sociales pour les professionnels de santé reconnus coupables de fraude. Cette sanction prendra effet dès le 1er janvier 2024, ce qui soulève des questions chez les médecins libéraux, actuellement en négociation pour une nouvelle convention médicale avec l’Assurance maladie.
Sécurisation de l'accès aux médicaments
Dans un contexte de pénurie médicamenteuse, le gouvernement prend des mesures pour sécuriser l'accès aux médicaments. La délivrance de certains médicaments à l’unité est envisagée pour pallier les tensions d’approvisionnement. Cette initiative fait suite aux pénuries de paracétamol et d’amoxicilline en 2022, exacerbées par des épidémies simultanées. Une proposition limitant la prescription de certains médicaments par téléconsultation a été écartée par le Conseil constitutionnel, en faveur du droit à la prévention de la santé.
Gratuité des préservatifs féminins pour les moins de 26 ans
Enfin, la prévention occupe une place importante dans le budget de la Sécurité sociale. Après la prise en charge intégrale des préservatifs masculins pour les moins de 26 ans, les préservatifs féminins seront également remboursés à 100%. Cette mesure s'inscrit dans une politique plus large de santé reproductive, incluant également la prise en charge des protections périodiques réutilisables pour les jeunes femmes et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, conformément à une promesse d’Elisabeth Borne.
Ces changements marquent une étape dans la gestion de la Sécurité sociale en France. Ils reflètent un équilibre entre la nécessité de contrôler les dépenses et l'importance de la prévention et de l'accès aux soins pour tous.