Le gouvernement français bloque la vente des sociétés Segault et Velan SAS œuvrant dans le secteur nucléaire à l’entreprise américaine Flowserve. Ces deux entreprises spécialisées dans la robinetterie pour centrales nucléaires et sous-marins jouent un rôle stratégique dans la souveraineté industrielle du pays.
Secteur nucléaire : la France bloque le rachat américain de sociétés clés
Vendredi dernier, la France a mis un terme à la vente des entreprises Segault et Velan SAS à la société américaine Flowserve. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a justifié cette décision, qui touche de près le secteur nucléaire, en estimant que les « engagements qui auraient pu être proposés n'étaient pas de nature à réduire suffisamment tous les risques associés à l'acquisition », selon les déclarations de son cabinet reprises par l'AFP. Cette décision s'inscrit dans un cadre réglementaire où le ministère de l'Économie contrôle les investissements étrangers en France (IEF) dès lors qu'un acteur non européen veut acquérir 10 % ou plus des droits de vote d'une entreprise française opérant dans un secteur stratégique.
Un enjeu de souveraineté industrielle
Le secteur nucléaire français est en première ligne dans ce dossier. Segault, qui compte 80 employés et a généré un chiffre d'affaires de 13,7 millions d'euros en 2020, fournit la robinetterie des chaufferies nucléaires des sous-marins français. Velan SAS, filiale française du groupe canadien Velan et située à Lyon, est une entreprise de 280 salariés ayant réalisé un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros en 2022. Elle produit de la robinetterie pour toutes les centrales nucléaires françaises ainsi que pour plus de 350 réacteurs nucléaires dans le monde.
Un secteur nucléaire surveillé de près
La décision du gouvernement français a pour effet d'annuler l'ensemble de l'accord entre Flowserve et le groupe Velan. La société américaine basée au Texas a annoncé dans un communiqué qu'elle avait « l'intention de résilier l'accord d'arrangement » en raison du refus français. Velan SAS, qui avait été créée par le groupe canadien Velan et avait racheté Segault en 2007 sans encombre, voit ainsi son destin bousculé. En 2022, la direction générale du Trésor a contrôlé 325 investissements étrangers en France. Parmi ceux-ci, 194 ont été interdits, 70 autorisés sous conditions et 61 validés sans restrictions. Ces chiffres témoignent de la vigilance accrue de la France face aux acquisitions étrangères dans des secteurs sensibles.