Software-Defined Vehicles (SDV) : Le cloud au service du secteur automobile

En 2023, 3 des 5 plus gros rappels de véhicules en France (+ de 550 000 véhicules) concernaient des mises à jour logicielles. Dans ce contexte, il est important pour les constructeurs automobiles de s’intéresser aux technologies innovantes permettant d’éviter ce genre de rappels qui impactent directement les utilisateurs.

Karine Paulini
Par Karine Paulini Publié le 18 mai 2024 à 9h30
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cloud, voiture, automobile, sdv, technologie, service - © Economie Matin
41,10 MILLIARDS $La taille du marché des voitures autonomes est estimée à 41,10 milliards $ en 2024

Les logiciels font de plus en plus partie intégrante des véhicules à mesure que l'industrie s'oriente universellement vers les "véhicules définis par logiciel" (SDV). En effet, lors du CES 2024, de nombreux constructeurs ont présenté pour la première fois des projets SDV destinés à la commercialisation grand public. Ces architectures logicielles pour véhicules offrent un potentiel immense d'améliorations continues : optimisation des composants, réduction des coûts et du poids grâce à la consolidation des ECUs, ces ordinateurs qui équipent les véhicules, réactivité des constructeurs quant aux analyses et mises à jour, apport de nouvelles fonctionnalités à tout moment du cycle de vie du véhicule,…

Avec la multiplication des logiciels au sein des véhicules , il est essentiel de pouvoir appliquer régulièrement des mises à jour pour notamment corriger des bugs, des failles de sécurité ou encore ajouter des fonctionnalités. Malheureusement, les solutions existantes pour la gestion des mises à jour OTA (Over The Air) n'ont pas suivi l'évolution de la complexité croissante des logiciels automobiles.

Prendre en charge tous les logiciels

Les mises à jour OTA classiques des véhicules sont en réalité des mises à jour de microprogrammes, souvent appelées FOTA (Firmware Over The Air). Cela correspond à l'approche traditionnelle dans laquelle tous les logiciels des véhicules sont "cachés" dans des micrologiciels à l'intérieur des ECU, qui sont souvent conçus pour remplir une fonction spécifique tout au long de leur durée de vie. Les micrologiciels restent un aspect essentiel des mises à jour des véhicules, cependant, il existe bien d'autres types de logiciels pour les véhicules. En effet, de plus en plus, ces logiciels concernent des containers, des mises à jour de politiques, des changements de configuration, etc. Il est donc important pour les constructeurs d'avoir une solution qui leur permette de gérer ces différents types de mises à jour de manière unifiée afin d'éviter les conflits, et pas seulement les microprogrammes.

Les mises à jour sont également de plus en plus coûteuses à mesure que la taille des logiciels augmente ; les mises à jour OTA peuvent atteindre des centaines de mégaoctets. De nombreux véhicules étant connectés sur des réseaux LTE, il est essentiel de gérer avec soin le déploiement de ces mises à jour sur les bons réseaux. Les mises à jour urgentes peuvent nécessiter un téléchargement direct sur LTE, tandis que d'autres peuvent être reportées dans le temps, en attendant une connexion WiFi, moins coûteuse. Une gestion avancée des mises à jour des véhicules est essentielle pour s'assurer que les responsables des mises à jour des constructeurs utilisent les bons canaux.

En incluant ces nouveaux protocoles dans le fonctionnement initial de leur architecture logicielle,les constructeurs automobiles peuvent assurer la mise à jour perpétuelle et entière des logiciels de leurs véhicules. Cela permet ainsi d’éviter aux particuliers des allez-retours chronophages, contraignants et récurrents en concession

“Être à l’écoute” des véhicules

La complexité des mises à jour signifie également que les défaillances sont inévitables, et il est essentiel de fournir aux constructeurs les outils nécessaires pour diagnostiquer ce qui n'a pas fonctionné. Avec les multiples sous-systèmes impliqués, le défi peut s'avérer complexe. L'approche conventionnelle et historique consiste à amener les véhicules dans des centres d'entretien pour pouvoir les mettre à jour, mais la grande majorité des consommateurs préfèrent de loin que les mises à jour se fassent à distance.

Il est également important de pouvoir récupérer facilement les données des véhicules, afin de pouvoir anticiper des mises à jour. Aujourd'hui, la majorité des données d'essai proviennent d'un échantillon réduit de véhicules, issus des phases de pré-production, il est donc quasi-impossible d’obtenir des données fiables en phase de commercialisation et d’utilisation généralisée. Et même lorsque les constructeurs automobiles sont en mesure de collecter des données à partir de véhicules déjà vendus, ces données sont généralement collectées en masse, et non pas de manière ciblée (composant par composant). Ce type de collecte de données brutes est coûteux en termes de transmission et de stockage des données cellulaires, et entraîne également des inefficacités et des inexactitudes lors de l'analyse.

La collecte de données précise et configurable sur les véhicules permet de réduire les coûts de transmission et de stockage des données tout en rationalisant l'analyse afin d'obtenir les meilleures solutions. Il s'agit par exemple de paramétrer les réglages des ECUs pour réguler le couple, le freinage par récupération et d'autres points de fonctionnement afin de garantir que le moteur fonctionne à tout moment avec une efficacité maximale.

Les logiciels font partie intégrante des véhicules modernes et les frustrations liées aux mises à jour peuvent être évitées. Dans un monde où tout devient numérique, il est impératif pour les constructeurs d'exploiter le plein potentiel des nouvelles technologies qui viendront révolutionner l'industrie automobile et permettront de rendre leurs véhicules plus performants et évolutifs.

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Karine Paulini

Business Development Director EMEA chez Sonatus

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