La rentrée scolaire 2024 se prépare dans un contexte particulier, marqué par des défis économiques et démographiques qui influencent non seulement la demande en fournitures scolaires, mais également les stratégies de prix des enseignes spécialisées. Quels sont les enjeux pour les familles et les professionnels du secteur face à cette rentrée ?
Rentrée scolaire 2024 : Comment les familles et les enseignes se préparent-elles face aux défis ?
Une baisse significative des effectifs scolaires
La rentrée 2024 sera caractérisée par une diminution notable du nombre d'élèves, conséquence directe de la baisse de la natalité en France. Selon la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), l'Éducation nationale perdra environ 83 000 élèves à la rentrée prochaine, et ce chiffre pourrait atteindre un demi-million d'ici 2027. Ce phénomène s'inscrit dans une tendance plus large de déclin démographique, qui a déjà commencé à impacter la demande en fournitures scolaires.
Cette diminution d'effectifs, bien qu'elle puisse sembler mineure sur une seule année, s'accumule pour créer un effet significatif à long terme. Moins d'élèves signifie moins de consommation de fournitures, ce qui représente un défi pour les fabricants et les distributeurs. Les projections montrent que la population d'élèves du premier degré (maternelle et élémentaire) continuera de diminuer, atteignant une baisse totale de plus de 3,5 % d'ici 2027, soit une perte de 500 000 élèves en cinq ans. Les effectifs du second degré ne seront pas épargnés non plus, avec des baisses prévues à partir de 2026.
Cette contraction démographique engendre des implications directes sur le marché des fournitures scolaires. Avec moins d'élèves, la demande en produits de base tels que les cahiers, stylos, et autres fournitures essentielles, est en diminution. Ce contexte pousse les enseignes à repenser leurs stratégies de vente, notamment en augmentant la part des promotions pour stimuler l'achat.
La guerre des prix : une compétition acharnée entre enseignes
Alors que l'année dernière les prix des fournitures scolaires avaient augmenté de 10 % en raison de l'inflation, la rentrée 2024 pourrait voir une légère amélioration sur ce front. Selon Bureau Vallée, une déflation relative est attendue avec une baisse de 1 à 2 % sur certains articles, notamment les cahiers, grâce à la réduction du prix de la pâte à papier. Cependant, les autres produits devraient rester stables, avec des fabricants qui tentent de contenir les augmentations tarifaires en réduisant leurs marges.
Cette stabilisation des prix est accompagnée d'une intensification de la concurrence entre les enseignes, qui cherchent à attirer les consommateurs avec des promotions attractives. La rentrée scolaire est un moment clé pour ces enseignes, qui doivent non seulement fidéliser leur clientèle, mais aussi conquérir de nouveaux marchés.
La montée en puissance des marques de distributeur (MDD) est un autre élément à prendre en compte. Ces marques représentent désormais près de 28 % du marché des accessoires scolaires en valeur, un chiffre en constante progression.
Le coût de la rentrée scolaire pour les familles
Au-delà des stratégies commerciales des enseignes, le coût de la rentrée scolaire reste un enjeu majeur pour les familles françaises. Selon Bureau Vallée, le coût total des fournitures scolaires pour une classe élémentaire, basée sur la liste officielle émise par l'Éducation nationale, atteint environ 18 euros dans leurs magasins, sans compter le cartable. Pour un collégien, ce montant grimpe à près de 46,66 euros avec un cartable inclus.
Ces chiffres sont en nette différence avec ceux avancés par d'autres organismes. Par exemple, Familles de France estime que le coût moyen d'une liste de fournitures pour un collégien atteint 241 euros, tandis que la Confédération Syndicale des Familles (CSF) l'évalue à 181,69 euros. La différence entre ces estimations et les prix pratiqués par des enseignes comme Bureau Vallée souligne l'importance pour les parents de bien comparer les prix et de chercher les meilleures offres.
Adrien Peyroles, Directeur Général de Bureau Vallée, commente : « Cette différence entre les prix affichés dans nos magasins et les chiffres annoncés par Familles de France ou la CSF est difficile à expliquer. Sans doute les sélections de produits sont-elles orientées vers des fournitures situées sur la fourchette haute en termes de tarifs, et donc bien plus élevées que la moyenne standard des catégories de fournitures et accessoires de rentrée. »
Une nouvelle temporalité pour la rentrée 2024
Enfin, l'allocation de rentrée scolaire (ARS) joue un rôle déterminant dans les achats de fournitures. Pour la rentrée 2024, cette allocation a été revalorisée de 4,6 % au 1er avril 2024 et sera versée plus tardivement, le 20 août, juste avant la rentrée fixée au 2 septembre. Cette situation pourrait inciter les familles à retarder leurs achats, concentrant l'essentiel des ventes sur la dernière semaine d'août.
Ce phénomène avait déjà été observé l'année précédente, où la semaine précédant la reprise des cours avait surpassé en termes de chiffre d'affaires celle du versement de l'ARS. Une telle temporalité change la dynamique des ventes, poussant les enseignes à adapter leurs stratégies de marketing et de promotion pour maximiser leur part de marché.