Le mot « radiation » résonne souvent comme un signal d’alarme. Micro-ondes, lignes à haute tension, nucléaire… Quand on le rattache à l’habitacle d’une voiture, électrique de surcroît, la question de leur dangerosité se pose. Une étude allemande apporte des réponses.
Santé : voiture électrique, hybride… des radiations dangeureuses ?

Le 9 avril 2025, le Bureau fédéral allemand de la protection contre les radiations (BfS) a publié les résultats d’une étude menée avec le ministère de l’Environnement (BMUV) sur les champs magnétiques émis par différents types de véhicules. Relayée notamment par FrAndroid, l’enquête concerne quatorze modèles, toutes motorisations confondues.
Radiation : la voiture électrique émet-elle vraiment plus que la thermique ?
Premier constat de l'étude allemande : non, les voitures électriques ne dégagent pas plus de radiation que les autres. Du moins, pas si l’on s’en tient aux normes de santé publique en vigueur. L’enquête du BfS a porté sur 11 véhicules électriques, 2 hybrides rechargeables, 1 thermique, ainsi que sur plusieurs deux-roues électrifiés. Dans aucun des cas étudiés, les champs magnétiques mesurés à l’intérieur de l’habitacle ne dépassaient les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’ICNIRP (Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants).
Même en conditions extrêmes — démarrages brutaux, freinages appuyés, accélérations intenses — les pics observés n'ont jamais dépassé les seuils critiques. Le Bureau fédéral allemand de la protection contre les radiations affirme en effet : « l’évaluation des mesures et des simulations a montré que les valeurs maximales recommandées pour les champs induits dans le corps étaient respectées dans tous les scénarios enregistrés » (FrAndroid).
Localisation des champs : pas là où on croit, et pas tout le temps
D'autre part, l'étude indique que ce n’est ni au niveau de la tête, ni du buste que les radiations sont les plus fortes. Les zones les plus exposées sont situées aux pieds, dans la partie inférieure de l’habitacle, là où passent la majorité des connexions électriques et câblages.
En clair, il y a bien des champs magnétiques dans les voitures. Mais leur intensité varie fortement en fonction de la position dans le véhicule et du comportement de conduite. Et même là, les seuils ne sont jamais dépassés.
Motorisation ou architecture : qu’est-ce qui influence vraiment la radiation ?
Toujours selon l'étude, ce n’est ni le carburant, ni le moteur, mais la configuration technique du véhicule qui fait la différence. Deux voitures thermiques testées dans l’étude — une Audi A4 et une Volkswagen Passat — ont révélé des niveaux de champs magnétiques comparables à ceux mesurés dans les véhicules électriques. Le facteur déterminant ? L’organisation interne du véhicule, et non sa source d’énergie.
Et pour les porteurs de dispositifs médicaux comme les pacemakers ? Le BfS a vérifié : pas de risque identifié non plus.
Une peur culturelle ?
Les inquiétudes autour des radiations ne datent pas d’hier. Mais, dans le cas des voitures, le danger semble surtout résider dans l’imaginaire collectif, conclut l’étude. Certains conducteurs disent ressentir de l’inconfort, des fourmillements, des migraines. Pourtant, aucune corrélation scientifique ne vient étayer ces perceptions, assure-t-elle.
C’est même tout le contraire. L’étude allemande s’est voulue indépendante des constructeurs, rigoureuse et transparente, précisément pour éviter tout soupçon. Et ses conclusions sont nettes : il n’y a pas d’exposition nocive à craindre, quel que soit le type de motorisation
Radiations et voitures : sujet clos ?
Rien n’est jamais clos dans le champ scientifique. Mais à ce jour, aucun des véhicules testés — qu’ils soient à essence, à batterie ou hybrides — n’a présenté un niveau de radiation préoccupant.
À tel point que le BfS recommande désormais d’intégrer dans les normes de sécurité une prise en compte des pics brefs mais fréquents, comme ceux survenant au démarrage. Non pas parce qu’ils sont dangereux, mais pour standardiser leur mesure et leur contrôle.