À partir de décembre 2024, les consultations chez le médecin généraliste passeront à 30 euros, contre 26,50 euros auparavant. Cette hausse, prévue par le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2025, s’accompagnera d’une baisse des remboursements de l’Assurance maladie. Ce double choc pour les assurés se traduira par une hausse inévitable des cotisations des mutuelles.
Santé : votre mutuelle va flamber en 2025 à cause du gouvernement
Baisse des remboursements des consultations : un fardeau supplémentaire pour les mutuelles
Le 10 octobre 2024, le gouvernement a présenté son projet de budget pour la Sécurité sociale, dont l’objectif est de réduire le déficit abyssal qui atteint 18 milliards d’euros. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte sur une diminution de la part remboursée par l’Assurance maladie pour les consultations médicales. Actuellement, celle-ci prend en charge 70% des frais de consultation, mais dès 2025, cette prise en charge sera abaissée à 60%. Les mutuelles devront couvrir 40% des frais restants, soit une charge supplémentaire de plus d’un milliard d’euros.
Les mutuelles n’ont pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié le 11 octobre 2024, la Mutualité française a dénoncé cette décision en soulignant qu’elles ne sauraient devenir la variable d’ajustement du budget de la Sécurité sociale. Avec une augmentation des frais à couvrir, elles n’auront d’autre choix que d’augmenter leurs cotisations. Et le montant ne s’annonce pas anodin : selon les projections, les tarifs des mutuelles devraient augmenter de 4,5 à 9,5% pour les contrats individuels et de 5,5 à 9,5% pour les contrats collectifs en 2025.
"Les complémentaires santé devront couvrir à compter de 2025 12 euros par consultation, au lieu de 7,5 euros actuellement. L’augmentation de leur prise en charge globale sera alors de 60%.", précise la Mutualité Française.
Les assurés feront les frais des économies de l’Assurance maladie
Pour les assurés, l’année 2025 s’annonce difficile. La hausse des consultations médicales, couplée à une réduction des remboursements, représente un fardeau supplémentaire sur leur pouvoir d’achat. En particulier, les personnes ne disposant pas de complémentaire santé, soit environ 4% de la population (soit 2,5 millions de personnes), verront leur reste à charge augmenter significativement .
À titre d’exemple, une consultation à 30 euros chez un médecin généraliste sera remboursée à hauteur de 18 euros par l’Assurance maladie, contre 21 euros actuellement. La différence, soit 12 euros, sera à la charge des mutuelles ou des patients sans complémentaire santé. "Les dépenses de santé s’élèvent à 315 milliards d’euros et augmentent deux fois plus vite que la richesse nationale. Pour les maitriser, il est essentiel que les futurs débats au Parlement se concentrent sur des mesures visant à améliorer l'efficience de notre système de santé", demandent les assureurs.
Une pression sur les finances des ménages
L’augmentation continue des cotisations des mutuelles est une véritable épée de Damoclès pour de nombreux ménages. En 2024 déjà, les cotisations avaient bondi de 8 à 12,5% pour les contrats collectifs et de 9 à 11% pour les contrats individuels.
Le gouvernement, conscient des répercussions, a tenté de rassurer en promettant des discussions avec les assureurs complémentaires pour limiter la hausse des prix. Mais cette annonce ne suffit pas à apaiser les craintes, car aucune mesure concrète n’a encore été mise en place pour encadrer les futures augmentations.
Le gouvernement a néanmoins souligné que certaines catégories de la population seraient épargnées, notamment les personnes en affection de longue durée (ALD) ou les plus précaires bénéficiant de la complémentaire santé solidaire (C2S). Ces populations continueront à être protégées par des dispositifs spécifiques qui prendront en charge leurs soins de santé sans reste à charge important.
Cependant, pour la majorité des Français, cette réforme fait craindre une dégradation de l’accès aux soins. À moyen terme, les coûts de la santé pourraient devenir de plus en plus inaccessibles pour les ménages les plus modestes, surtout en l’absence de régulation stricte des tarifs des mutuelles.