Politique, économie, stars, international… et même santé. Les réseaux sociaux sont devenus une source d’information privilégiée pour beaucoup. Mais une étude de la Fondation Descartes révèle un aspect inquiétant de cette tendance : s’informer sur la santé via ces plateformes augmente les comportements médicaux à risque. Finalement, c’est un paradoxe ; on cherche à aller mieux… et en fait on fait tout l’inverse.
Santé : les Français font trop confiance à Internet
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Modifié le 24 novembre 2023 à 17h30
84%les Français sont 84% à déclarer faire confiance à leur médecin
Santé : la désinformation explose sur les réseaux sociaux
L'étude, publiée par FranceInfo et l’Express le 23 novembre 2023 et menée par la Fondation Descartes, en collaboration avec l'Académie nationale de médecine, a interrogé 4 000 Français. Elle révèle que ceux qui s'informent principalement via les réseaux sociaux ont un niveau de connaissances médicales inférieur à ceux qui consultent des sources plus traditionnelles. Des assertions, vraies ou fausses, ont été soumises aux participants, démontrant une corrélation entre la désinformation et l'utilisation des réseaux sociaux.
L'enquête souligne également que les comportements de santé dangereux sont plus fréquents chez ceux qui s'informent sur des sujets de santé via des plateformes comme YouTube ou TikTok. Par exemple, celles et ceux qui utilisent YouTube pour s'informer sur la santé sont 2,9 fois plus susceptibles de renoncer à un traitement médical conventionnel au profit d'une thérapie alternative. Pour TikTok, ce nombre est 2,7 fois supérieur.
Refus de vaccin, mythes… les conséquences de la désinformation en santé
La désinformation en santé n'est pas un simple problème de mauvaise information ; elle a des conséquences réelles et potentiellement graves sur la santé publique. Le refus vaccinal, le renoncement à des traitements médicaux essentiels, et l'adoption de thérapies non éprouvées sont quelques-unes des conséquences directes de cette désinformation.
« Les faibles connaissances en santé et comportements médicaux à risque sont également liés à une sensibilité marquée aux thérapies alternatives et à l’ésotérisme. Une telle sensibilité constitue vraisemblablement un terreau de croyances favorable au développement de conceptions médicales erronées », souligne la Fondation Descartes.
Et il y a des mythes qui persistent : 50% de la population françaises croirait que le chocolat noir peut soigner la dépression. Or, au contraire, cette dernière est difficilement soignable sans un suivi psychologique voire psychiatrique, et potentiellement des médicaments.
Les professionnels de la santé ont encore la confiance des Français
Pour se protéger contre la désinformation en santé, il faut choisir des sources d'information fiables. Les médecins, les médias généralistes et les institutions de santé reconnues doivent être privilégiés pour obtenir des informations médicales précises et à jour. D’ailleurs, les Français sont 84% à déclarer faire confiance à leur médecin, 76,5% à leur pharmacien et 75% aux établissements de santé. Preuve qu’avoir un diplôme et des connaissances a encore une valeur face à Internet. Toutefois, en ce qui concerne les médias généralistes, la confiance tombe à 29,4%.
Heureusement, il semblerait que malgré la multiplication des fausses informations sur les réseaux sociaux, la confiance accordée à ces derniers soit très faible. Seuls 10,3 % des interrogés déclarent faire confiance aux vidéos Youtube pour s’informer sur la santé. Et moins de 1 sur 10 fait confiance aux réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou X (ex-Twitter).