Sanofi poursuit sa stratégie de recentrage sur les médicaments innovants en annonçant la vente de son usine d’Amilly (Loiret), où sont produits les médicaments Aspegic et Kardegic à base d’aspirine. L’opération, prévue pour l’automne 2025, pourrait impacter l’emploi et la production en Europe malgré les assurances du groupe.
Sanofi cède son usine d’Amilly : quelles conséquences pour l’aspirine ?
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Publié le 13 mars 2025 à 8h00
276Le site de Sanofi repris par Astrea Pharma compte 276 salariés.
Astrea Pharma : l’État souhaite un maintien de la production et des emplois
Après avoir cédé sa filiale Opella (Doliprane) en 2024, le groupe Sanofi annonce aujourd’hui la vente de son usine d’Amilly, dans le Loiret. Cette usine, créée en 1961, produit des médicaments emblématiques à base d'aspirine, tels qu'Aspegic et Kardegic, largement utilisés pour traiter les maladies cardiovasculaires. Le projet de cession inclut également la marque italienne Cardirene. Cette vente s'inscrit dans une stratégie de recentrage du groupe sur les traitements et vaccins dits « innovants », écartant les produits sans ordonnance comme l'aspirine.
La reprise de l'usine par le sous-traitant Astrea Pharma inquiète malgré les engagements du groupe Sanofi concernant le maintien de l’emploi pour ses 276 collaborateurs. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a affirmé devant l’Assemblée nationale suivre cette opération « de très, très près », tout en rappelant les engagements pris lors de la cession d'Opella en matière de maintien de production et des emplois.
Sanofi : les salariés s’opposent au désengagement du groupe des médicaments de grande consommation
De son côté, le syndicaliste Fabien Mallet souligne l'absence de garanties fermes sur les investissements futurs ou les volumes de production, ravivant les tensions sociales sur le site. Un mouvement de grève a d'ailleurs débuté le 5 mars 2025, dénonçant la décision du groupe de se désengager progressivement de la production de médicaments de grande consommation.
Malgré ces promesses, la perspective d’une externalisation à un sous-traitant et d'une commercialisation par Substipharm soulève des doutes. Le député Thomas Ménagé a notamment rappelé que l’usine d’Amilly est la seule en Europe capable de synthétiser le principe actif du Kardegic, un médicament vendu à hauteur de 27 millions de boîtes chaque année.