Tout ce qui se passe dans notre si beau et grand pays est un déchirement pour tous ceux qui ont à cœur de préserver les biens communs, qui, comme leur nom l’indique, sont communs à tous, qui que nous soyons, d’où que nous venions. Ceux qui n’ont pas grand-chose, ne disposent que des biens communs comme patrimoine et comme filet de sécurité.
Urgence, faut pas être pressé. 30 minutes pour joindre le Samu !
C’est pour cela qu’ils ont autant de valeur pour la majorité de la population et c’est la raison pour laquelle nous devons en prendre soin, pour qu’ils puissent à leur tour, ces biens communs prendre soin de ceux qui en ont besoin.
L’hôpital bien évidemment fait partie de ces biens communs précieux, et parce qu’il touche à la santé, à la vie et à la mort, il est l’un des plus précieux. Précieuse également notre police qui doit assurer la paix civile et notre sécurité. Indispensable la justice qui apaise, répare, et doit nous assurer la concorde. Je ne parlerai pas de tous les autres biens communs qui font que la vie en société devient tout simplement possible. De l’école à l’électricité et notre société nationale EDF.
Arrêtons-nous sur l’hôpital.
Le gouvernement, incapable de régler quoi que soit en est réduit à déplacer les problèmes
Vous vous souvenez que les urgences étaient totalement débordées il y a quelques mois. Les gens qui ne trouvaient pas de médecins pour se soigner allaient directement à l’hôpital. En France nous aimons jeter des voiles pudiques sur les situations qui nous dérangent, nous pointons du doigts les pessimistes qui les désignent. C’est plus facile. Plus réconfortant, à défaut de régler les problèmes.
Alors nos mamamouchis dans un éclair fulgurant de sagacité ont eu l’idée géniale d’édicter une nouvelle règle. Désormais avant d’aller aux urgences, il faut appeler le « 15 » le « Samu » qui va « réguler » et faire un premier tri entre ce qui peut attendre (en espérant ne pas se tromper) et ce qui est vraiment urgent.
Résultat assez prévisible des imbécilités et des fulgurances intellectuelles de nos aimables dirigeants ?
Le Samu ne répond plus parce qu’il est engorgé et les urgences sont toujours aussi pleines puisqu’il n’y a toujours pas assez de médecins.
Le Samu alerte sur le manque d’opérateurs : « Si on met 30 minutes pour décrocher, à côté de combien d’arrêts cardio-respiratoires peut-on passer ? »
Les Assistants de Régulation Médicale (ARM), ceux qui décrochent et orientent les patients qui contactent le 15, sont débordés. Ils font face à un trop grand nombre d’appels au vu des effectifs et tirent la sonnette d’alarme.
Le Samu réclame des renforts et une revalorisation de leur métier, alors que les appels au 15 ont explosé sous l’effet des épidémies hivernales. Pour exemple, dans les Côtes-d’Armor, il reçoit en moyenne 1 200 appels par jour. Chaque Assistant de régulation médicale (ARM) répond à 120 d’entre eux, soit « 40 de trop par opérateur », selon Yann Rouet, le co-président de l’Association française des assistants de régulation médicale (Afarm), l’une des deux organisations du secteur. Conséquence : l’attente est interminable quand on compose le 15.
Premiers interlocuteurs des patients lors des appels aux centres 15, les ARM sont environ 2 500 sur le territoire français. « Notre métier c’est l’urgence. On est censé décrocher des appels en moins de 60 secondes », rappelle Yann Rouet.
« Dans certains départements, il y a des temps de décrochés de 30 minutes, pour avoir un ARM au téléphone. C’est un danger évident pour la population. »
L’effondrement des soins
30 minutes avant de décrocher.
5 minutes pour comprendre et déclencher les secours.
10 à 15 minutes de plus pour qu’ils arrivent effectivement chez vous, et parfois, je peux vous dire qu’entre l’appel et la réalité de l’arrivée des premiers secours il peut facilement se passer 20 à 30 minutes également, encore plus en zone rurale où je me trouve, et encore faut-il que vous ayez une ambulance disponible. Dans ma petite ville, nous avons deux VSAV, les véhicules de secours aux personnes. 2… Bon face à la gravité de la situation et de l’effondrement des secours on vient de nous rajouter un nouvel équipage d’infirmier pompier qui se déplace à bord d’un véhicule léger et rapide et avec un robot pour faire les massages cardiaque. Si. Si. Nettement moins cher qu’un équipage de SAMU surtout quand il n’y a plus de médecin. Je pourrais vous parler des heures du naufrage de la médecine et des hôpitaux dans la France « périphérique » dans laquelle j’habite.
Bref, vous l’avez compris.
Entre l’appel et l’arrivée des secours nous parlons potentiellement d’une heure.
Alors quand c’est urgent, prière de ne pas être pressé !
L’action publique ? Comment créer deux problèmes, là où il n’y en avait qu’un seul !
« On s’attendait tous à une très forte augmentation de l’activité du Samu avec la recommandation d’appeler le 15 avant d’aller aux urgences » et en effet, « on a constaté plus de 30 % d’augmentation d’activité », explique Louis Soulat, vice-président et porte-parole du Samu-Urgences de France. Mais « si on met 30 minutes pour décrocher un appel, à côté de combien d’arrêts cardio-respiratoires ou de pendaisons, peut-on passer ? », interroge Yann Rouet. Face au manque de personnel, l’Afarm prévient, qu’il faut 800 opérateurs SAMU de plus en France.
Nos brillants dirigeants viennent donc de créer deux problèmes là où il n’y en avait qu’un seul.
Certes les urgences étaient débordées, mais elles le sont toujours et les gens meurent oubliés sur des brancards. Seuls, car aucun accompagnant ne peut plus rentrer dans les services d’urgence. Ce n’était pas le cas avant le covid. Désormais, il n’y a plus de regard extérieur dans les services d’urgence. Silence, on meurt. On oublie. On trie. Jetons un autre voile pudique sur la réalité. Pas de mains pour tenir celles de nos malades, de nos souffrants et parfois, de ceux qui vont partir. Terrible effondrement de nos structures, mais aussi de notre empathie. De notre humanité.
Les décisions de nos dirigeants sont des décisions de bons à rien, qui plus est, prétentieux et vaniteux se pensant très forts.
La réalité c’est que dans notre pays, tout est à revoir, à reconstruire, à rebâtir, de la cave au grenier, tout doit être refait, avec bon sens, simplicité, efficacité et surtout avec au cœur de l’action politique et publique un sens exacerbé du bien commun.
Servir plutôt que se servir
Servir nos concitoyens, notre population, dans toutes ses composantes, avec humanité et bienveillance.
Les politiques ont oublié qu’ils étaient là par le peuple, et pour le peuple.
Ils ont oublié qu’ils n’ont qu’un seul travail, et qu’ils ne doivent avoir qu’une seule préoccupation.
Assurer la paix, nourrir, instruire, et bien évidemment soigner.
Une exigence simple, mais une exigence forte.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !