Le salaire net moyen des salariés du secteur privé a enregistré une augmentation en valeur absolue en 2023. Cependant, corrigé des effets de l’inflation, ce gain s’avère insuffisant pour maintenir le pouvoir d’achat, qui est revenu à son niveau de 2019, apprend-on d’une étude de l’INSEE publiée le 23 octobre 2024.
Salaires : inflation oblige, le pouvoir d’achat est revenu à son niveau de 2019
Corrigé de l’inflation, le salaire net moyen a baissé de 0,8% en 2023
En 2023, les salariés du secteur privé ont touché en moyenne 2.735 euros nets par mois, soit 4% de plus qu’en 2022. Toutefois, cette hausse n’a pas compensé l'inflation élevée, qui s'est maintenue à 4,9%, après avoir atteint 5,2% en 2022. Ainsi, en euros constants, le salaire net moyen a baissé de 0,8%, après déjà une baisse de 1% en 2022. La perte de pouvoir d'achat est donc significative, ramenant les revenus réels à leur niveau de 2019, annonce l’INSEE dans une nouvelle étude. Les primes, qui ont légèrement diminué cette année, ont elles aussi contribué à ce recul du pouvoir d’achat des ménages.
Les inégalités salariales, bien que toujours présentes, continuent de se réduire. La moitié des salariés du secteur privé gagnent moins de 2.183 euros nets mensuels, avec de grandes disparités : 10% d'entre eux touchent moins de 1.512 euros, tandis que 10% perçoivent plus de 4.302 euros. Les très hauts revenus connaissent une disparité encore plus marquée, 1% des salariés gagnant plus de 10.222 euros nets, soit près de 7,4 fois le SMIC.
Les cadres ont vu leur salaire baisser le plus fortement
Toutes les catégories socioprofessionnels ont vu leur salaire réel baisser, mais cette baisse est plus prononcée chez les cadres, avec une diminution de 2,8%. Les ouvriers et les employés ont été un peu mieux protégés, les baisses étant respectivement de 0,3% et 0,5% pour eux, grâce aux augmentations du SMIC indexées sur l'inflation.
L'INSEE souligne que c'est chez les cadres que le « décrochage » entre salaires et inflation est le plus sévère. Une autre avancée notable est la réduction de l’écart salarial entre hommes et femmes : les femmes gagnent en moyenne 13,5% de moins que les hommes à temps plein, une différence qui s’est réduite de plus de 7 points depuis 2008.