Les demandes pour des hausses de salaire, en 2022, ont crispé les tensions entre salariés et entreprises. Les premiers ont malgré tout eu gain de cause : selon la Dares, les salaires ont bien augmenté. Mais le pouvoir d’achat, lui, a baissé sensiblement à cause de l’inflation qui est a été plus élevée que les hausses accordées.
Salaire : les augmentations en 2022 ne compensent pas l’inflation
Les augmentations de salaire ne compensent pas l’inflation
Si les salariés demandaient des hausses de salaire, c’est qu’ils avaient bien compris que leur pouvoir d’achat allait baisser. Hausse des prix de l’énergie, hausse des prix du carburant, hausse des prix de l’alimentation… l’inflation a atteint 5,9% sur un an en décembre 2022. Et la Banque de France a d’ores-et-déjà prévenu : le pic n’a pas eu lieu. La hausse des prix restera d’un niveau record en 2023, avant de baisser vers la fin de l’année.
Pour que les salariés ne perdent pas de pouvoir d’achat, il aurait fallu que les salaires augmentent d’un niveau équivalent à l’inflation, soit de 5,9% en 2022. La Dares confirme, le 9 février 2023, que ce ne fut pas le cas. Le SMB (salaire dans le privé dans les entreprises de plus de 10 salariés hors agriculture) a augmenté d’un niveau inférieur à l’inflation. La hausse a été de seulement 3,8% sur un an.
Plus de 2% de perte de pouvoir d’achat pour les salariés ?
Le SMB (salaire mensuel de base) est donc en hausse, tout comme le SHBOE (Salaire horaire de base des ouvriers et des employés). Deux données économiques qui ne tiennent pas compte des primes ou encore des heures supplémentaires.
Mais avec une hausse de 3,8% pour le SMB et de 4,5% pour le SHBOE, la Dares ne peu que confirmer la baisse du pouvoir d’achat des salariés. « Sur un an et en euros constants, le SHBOE diminue donc de 1,5% et le SMB de 2,2% ». Les salariés gagnent donc moins, pour le même travail.
Et aucune catégorie n’est épargnée : le SMB augmente de 3,9% dans le tertiaire, 3,8% dans l’industrie, 3,3% dans la construction. Les cadres sont les grands perdants : leur SMB grimpe, selon la Dares, de 2,9% sur un an. Inversement, c’est chez les ouvriers qu’il augmente le plus : 4,6%. Mais dans tous les cas, la perte de pouvoir d’achat est bien réelle.