Faut-il indexer les salaires sur l’inflation ?

J’étais lundi l’invité d’Ecorama sur le sujet de l’indexation du salaire en raison de l’inflation !

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Par Charles Sannat Publié le 2 novembre 2022 à 10h24
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Faut-il indexer les salaires sur l’inflation ? - © Economie Matin
2,01%En août 2022, le SMIC a augmenté de 2,01%.

Faut-il indexer les salaires sur l'inflation ?

La réponse serait oui, oui dans un monde qui n’existe plus et qui était globalement celui de nos parents. Enfin les parents de ma génération.

Je parle du monde des années 70 qui n’était ni globalisé, ni mondialisé, ou chaque pays avait sa propre souveraineté, sa banque centrale, sa monnaie, ses contrôles des changes, mais aussi ses frontières ! On ne sortait pas de France pour aller en Espagne sans passeport.

Dans ce monde-là, la France produisait l’essentiel de ce qu’elle consommait.

Dans un tel environnement l’indexation des salaires qui était la norme à l’époque a permis en réalité à toutes ces générations d’après guerre un enrichissement rapide et important.

Entre temps, il ne vous a pas échappé que nous avons changé de paradigme économique. Chute du mur de Berlin, passage d’un monde bi-polaire coupé en deux par le rideau de fer, à un monde mondialisé.

Délocalisation, construction européenne, disparition des frontières ouverture massive, perte des souverainetés monétaires en Europe, rendent toute indexation des salaires illusoire si cela devait être décidé de manière isolée.

Indexation du salaire sur l'inflation : c'est possible

Techniquement, l’indexation des salaires serait possible dans deux cas de figure.

Le premier, un retour au monde des années 70 avec frontières, fin de la mondialisation et réindustrialisation de chaque pays pour un fonctionnement en autonomie.

Le second une décision mondiale où tous les pays de l’OCDE par exemple décideraient de cette indexation.

Autant dire que les deux cas de figure évoqués ci-dessous sont peu probables à court terme.

Pour le reste nous évoquons également le « partage de la richesse », et je n’ai pas forcément qu’un discours bien-pensant à véhiculer sur ce sujet.

Si tout travail mérite salaire, on oublie trop rapidement ces derniers temps que la réciproque est également vraie et que tout salaire mérite travail.

Capter une part de la richesse cela se mérite et se gagne. Il n’y a là rien d’automatique mais souvent un processus très darwinien.

La « solidarité », les salaires « minimum », les aides etc, font oublier cette grande réalité pourtant invariable.

Il n’y a pas d’enrichissement sans efforts.

C’est valable pour l’argent comme pour toutes les autres réussites.

Il n’y a pas de pianiste qui ne travaillent pas des heures et des heures.

Il n’y a pas de grands sportifs qui ne s’entraînent pas des heures et des heures.

Et dans ce débat sur la répartition des richesses, on explique que les salariés coûtent trop cher, ce qui est vrai, que les actionnaires prennent trop ce qui est sans doute vrai aussi, que les PDG reçoivent des rémunérations trop plantureuses, mais personne, personne ne parle des sommes que ponctionnent l’Etat !

En réalité celui qui perçoit le plus de richesse c’est d’abord l’Etat français.

Oui l’actionnaire à 80 % de toute les entreprises de France, c’est l’Etat.

En réalité, actionnaires, patrons et salariés se font ruiner… par un Etat devenu obèse et totalement inefficace mais avec notre argent.

Agents économiques, unissez-vous… contre l’Etat prédateur.


Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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