Tic-tac, tic-tac… Si vous avez l’habitude d’arriver à l’aéroport en dernière minute pour déposer vos bagages, méfiez-vous : votre vol low-cost pourrait vous coûter beaucoup plus cher que prévu. Ryanair, fidèle à sa réputation de championne des frais additionnels, vient de serrer la vis. Désormais, tout passager dépassant la barre fatidique des 40 minutes avant le décollage devra passer à la caisse. Et pas qu’un peu.
Ryanair va vous infliger une grosse amende si vous êtes en retard
Par
Publié le 20 mars 2025 à 11h36
500 MILLIONS €Ryanair gagne plus de 500 millions d'euros par an grâce aux bagages.
Depuis le 10 mars 2025, Ryanair a mis à jour ses conditions générales pour introduire une sanction radicale contre les retardataires. Si vous arrivez moins de 40 minutes avant l’embarquement, préparez-vous à régler une pénalité de 100 euros. La compagnie irlandaise justifie sa décision par un besoin d’optimisation opérationnelle. Mais faut-il y voir une mesure pragmatique ou une nouvelle façon de pressurer un peu plus les voyageurs ?
Ryanair et ses amendes : un modèle économique sous tension
Ryanair n’en est pas à son coup d’essai. La compagnie low-cost est connue pour sa tarification ultra-agressive, réduisant les billets au strict minimum, avant d’appliquer toute une série de frais supplémentaires. 55 euros pour un enregistrement à l’aéroport, 20 euros pour réimprimer une carte d’embarquement, 100 euros pour modifier un vol après un départ manqué… À ce rythme, il devient plus rentable d’acheter un nouveau billet que de se risquer à la moindre erreur.
Dans un communiqué relayé par 20 Minutes, Ryanair défend cette amende en expliquant qu’elle permet de « réduire les retards et fluidifier le trafic ». Officiellement, il s’agit donc d’améliorer la ponctualité et d’inciter les passagers à s’enregistrer en ligne à l’avance. En pratique, c’est une autre affaire.
Un impact désastreux pour les passagers ?
Les premiers concernés par cette sanction sont, sans surprise, les passagers peu habitués aux subtilités de la politique Ryanair. Ceux qui, par méconnaissance ou simple imprévu, se présentent à l’aéroport quelques minutes trop tard. Résultat : un billet à bas prix peut rapidement se transformer en gouffre financier. Les associations de consommateurs ne décolèrent pas. Selon La Dépêche, plusieurs organisations envisagent même une action en justice contre cette politique jugée « abusive et injustifiée ». De son côté, Ryanair rétorque que toutes ces informations sont clairement indiquées sur son site et dans les conditions de vente.
Derrière cette nouvelle pénalité se cache une question plus large : les compagnies low-cost vont-elles généraliser ce type de frais ? Si Ryanair ouvre la voie, il y a fort à parier que d’autres suivront. EasyJet, Vueling, Wizz Air… autant d’acteurs qui pourraient être tentés d’imiter cette approche « zéro tolérance » pour les retards.
D’autant que Ryanair continue de battre des records de fréquentation, preuve que ses méthodes ne font pas fuir la majorité des passagers. Mais jusqu’à quel point les clients sont-ils prêts à subir ce genre de contraintes ? La frontière entre modèle économique efficace et abusif est plus mince que jamais.
Cette amende de 100 euros pour enregistrement tardif marque un nouveau tournant dans la politique tarifaire de Ryanair. Derrière les justifications officielles se cache une stratégie bien rodée : rentabiliser au maximum chaque situation, quitte à facturer des frais qui frôlent l’absurde. Reste à voir si cette approche ultra-commerciale finira par lasser les voyageurs… ou si, au contraire, ils continueront à se plier aux exigences toujours plus strictes de la compagnie. Dans tous les cas, une chose est sûre : la prochaine fois que vous prendrez un vol Ryanair, mieux vaut ne pas oublier de régler son enregistrement à l’avance.