Même si Stellantis a cessé sa production en Russie en 2022, le pays va poursuivre la production de véhicules Citroën avec l’aide de la Chine. Face aux sanctions internationales, Moscou ne désarme pas.
La Russie produit des Citroën au nez et à la barbe de Stellantis
En avril 2022, Stellantis annonçait l'arrêt de sa production en Russie, marquant un tournant significatif pour le secteur automobile du pays. Toutefois, loin de marquer un coup d'arrêt total à l'activité, cette décision a plutôt servi de catalyseur à de nouvelles dynamiques de production.
L'indépendance contrainte de la Russie
Malgré ce retrait, des opérateurs russes ont noué une collaboration avec un partenaire chinois dès l'année suivante pour lancer la fabrication de nouvelles versions des modèles Citroën, une des marques phares de Stellantis. Ces développements, révélés par Reuters sur la base de sources proches du dossier et des données douanières, témoignent de la capacité d'adaptation du secteur automobile russe face aux sanctions internationales suite à l'invasion de l'Ukraine.
La société russe Automotive Technologies s'est illustrée en important, dès décembre de l'année précédente, pas moins de 42 kits de voitures depuis la Chine pour assembler le modèle Citroën C5 Aircross dans l'usine de Kaluga, toujours majoritairement détenue par Stellantis à 70%, les 30% restants étant la propriété de Mitsubishi Motors. Ces kits, produits par le groupe chinois Dongfeng Motor, confirment le renforcement des liens économiques et industriels entre la Russie et la Chine au nez et à la barbe des Occidentaux.
Stellantis reconnaît avoir perdu le contrôle en Russie
Cette initiative n'est pas isolée. Elle s'inscrit dans une tendance plus large où, face au retrait des entreprises occidentales, la Russie s'oriente de plus en plus vers des partenariats avec d'autres pays, en particulier la Chine, pour soutenir son industrie automobile. Stellantis, confrontée à la réalité de ces nouveaux arrangements, a reconnu avoir perdu le contrôle de ses entités en Russie, subissant une perte significative évaluée à 144 millions d'euros.
L'assemblage du Citroën C5 Aircross à Kaluga représente une facette de la complexité des relations commerciales internationales dans le secteur automobile. Alors que des marques telles que Ikea ou Carlsberg ont vu leur contrôle sur leurs produits et marques s'éroder en Russie suite à leur départ, l'industrie automobile locale cherche à combler le vide laissé par ces géants, avec une dépendance croissante envers des partenaires comme la Chine.