En France, une crise silencieuse frappe le secteur de la santé mentale. La quétiapine, un antipsychotique prescrit pour des troubles sévères comme la schizophrénie et le trouble bipolaire, est devenue subitement introuvable en pharmacie. Cette rupture d’approvisionnement nationale, non annoncée et totale, laisse patients et professionnels de santé dans une précarité médicale alarmante.
Rupture de stock de quétiapine, un médicament pour traiter les troubles psychiques
Une pénurie de quétiapine inattendue
Les effets de cette pénurie se révèlent dévastateurs. Des milliers de patients se retrouvent brusquement sans leur médication habituelle, indispensable à leur stabilité psychologique. La quétiapine, essentielle pour beaucoup, n'est plus disponible, qu'il s'agisse de sa forme princeps ou générique. Valérie de Lécluse, présidente du Syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône, exprime sa profonde inquiétude, dans des propos rapportés par Libération : « Il y avait déjà des tensions en décembre, mais aujourd'hui, il n'y a plus de stocks nulle part. »
Le corps médical est également pris au dépourvu. Le psychiatre Antoine Pelissolo, chef de service au CHU Henri-Mondor, partage sa frustration sur Le Point : « J'ai été averti par un patient. Ni les laboratoires ni le ministère de la santé n’ont informé qu’il y avait un risque de rupture d’approvisionnement sur ce médicament essentiel. C’est tout simplement inadmissible.» Une absence d'information préalable qui inquiète et souligne un grave défaut de communication et de gestion des stocks médicamenteux.
Quelles solutions pour les patients ?
Face à cette crise, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a pris des mesures drastiques. Il est recommandé de ne pas initier de nouveaux traitements avec la quétiapine, sauf cas exceptionnels, afin de rationner les stocks restants. Cette directive cherche à préserver les ressources pour les cas les plus critiques, tout en poussant les médecins à envisager des alternatives thérapeutiques.
Le Pr Pelissolo insiste dans des propos recueillis sur Le Figaro sur l'importance d'une adaptation rapide : « Les ruptures de médicaments font partie du quotidien des patients, des pharmaciens et des médecins depuis plusieurs années, mais cela touche cette fois une molécule essentielle, dont la rupture peut conduire à une mise en danger réelle des patients ». En attendant, des traitements alternatifs sont à l'étude, bien que leur efficacité et leurs effets secondaires puissent varier énormément d'un patient à l'autre.