Le jour de l’ouverture de la 10ème coupe du monde de rugby en France (8 septembre-28 octobre 2023) il est intéressant de se pencher sur les futurs résultats non sportifs mais plutôt financiers de cet événement mondial…sur le sol français, un an avant les JO 2024 à Paris.
200 ans du rugby, 10ème coupe du monde en France…Que la fête commence !
En effet, une étude-infographie proposée par sporsora, sortie fin août, est fort instructive quant aux enjeux hors du terrain, notamment pour la fédération française de rugby (FFR).
S’il est indéniable que les investissements des organisateurs ont amené à un engouement déjà palpable sur les réseaux sociaux par rapport à la dernière édition (Japon 2019), c’est bien au niveau des droits TV et des partenaires financiers que la hausse se fait sentir : +20% pour les droits de retransmission.
Et un accent mis sur la RSE de la part de de France 2023 en matière d’impact sur l’environnement, d’éducation ou de formation. Ces efforts viendront sans aucun doute agrémenter les importants bénéfices apportés aux sponsors en termes de notoriété ou d’image.
Mais cet événement sportif qui se veut à impact positif, va pourtant ne pas vraiment bénéficier aux 1850 clubs de rugby que comptent le pays : à l’issue de la compétition, la FFR espère, outre le sacre mondial, pas loin de 40 millions d’euros de bénéfices. Malgré cet apport substantiel attendu, la nouvelle gouvernance, élue en juin dernier, a déjà communiqué qu’avec le trou laissé dans les caisses par leurs prédécesseurs, elle ne pourra que très, très partiellement aider au développement du sport sur le territoire, comme cela avait été le cas en 2007 à la suite de la coupe du monde d’alors organisée conjointement avec le Pays-de-Galles. Quelques infrastructures avaient pu voir le jour, des aides diverses proposées. Ici il n’en sera rien ! Que le public ne tombe pas à bras raccourci sur les joueurs internationaux : la nouvelle est tombée, en cas de sacre : 200 000 euros par membre de l’équipe et staff…. Qui n’avaient même pas été budgétés et actés avant juin !
Cet amateurisme dans la préparation d’un événement historique de portée mondiale (le rugby fête ses 200 ans, en France) nécessite de repenser la probité et l’investissement désintéressé des dirigeants de fédération nationale.
Oui, la bande d’Antoine Dupont va certainement être le « tapis sous lequel on cache la poussière », avec on l’espère une belle épopée sportive ; cependant, il ne pourra être oublié les errements de l’ancienne gouvernance de Bernard Laporte et Serge Simon, jusqu’à l’éviction, en novembre 2022, du directeur général du Groupement d'Intérêt Public chargé de l'organisation de la Coupe du Monde de Rugby, Claude Atcher, pour harcèlement et soupçonné de quelques « passe-droits » …
Bref, les clubs amateurs déjà étranglés par l’augmentation des coûts du matériel, des denrées et de l’énergie et face au recul des subventions depuis plusieurs années devront, seuls, faire face à l’afflux de nouveaux pratiquants. Le bénévolat a ses limites ! Les valeurs du rugby dont le respect, la solidarité et l’humilité auront été mises à rude épreuve…
Gageons que l’affrontement de nos bleus permettent de panser quelques plaies. Allez les Bleus #UnisPourUnRêve