Cette année marque le 50ème anniversaire du brevet officiel de l’identification par radiofréquence (RFID), obtenu par le Dr Mario Cardullo en 1973. Cette technologie est certes considérée comme « nouvelle » en raison de sa récente commercialisation qui commence tout juste à suivre une trajectoire similaire à celle de la technologie des codes-barres dans les années 1970.
Les trois étapes pour la mise en place d’une solution RFID réussie
Cependant, elle est loin d'être naissante. En effet, en 2021, les entreprises à travers le monde avaient acheté plus de 100 milliards d'étiquettes RFID RAIN, et les déploiements à grande échelle deviennent chaque jour plus prolifiques dans les secteurs de l’industrie, du commerce et de la distribution, de la santé, du sport et de la chaîne d'approvisionnement.
Les besoins et les pratiques en matière de suivi et de traçabilité constituent un élément essentiel dans un certain nombre de secteurs, notamment les industries alimentaire, pharmaceutique etautomobile, ainsi que les opérations d'entreposage et la gestion des stocks dans le commerce et la distribution.
Les entreprises qui continuent de s’appuyer exclusivement sur des systèmes à codes-barres pour contrôler et gérer les stocks pour faire face aux exigences réglementaires, finissent par en payer le prix, qu’il s’agisse d’une perte d'activité, d'une amende ou de l’installation précipitée d'une solution RFID. Voici donc quelques conseils pour réussir la mise en place d’une solution RFID.
Première étape : développer les connaissances de l'organisation en matière de RFID
Il est important de faire des recherches approfondies. Beaucoup d’entreprises établissent des parallèles entre la technologie RFID et celle des codes-barres. Cette confusion peut causer des problèmes en raison d’un certain chevauchement de leurs applications (contrôle des stocks, suivi et traçabilité, ainsi que toute autre application se rapprochant de ces usages). Cependant, ces fonctionnalités n’en font pas des technologies foncièrement « similaires ».
Tout comme l'automatisation ou la mobilité, la RFID regroupe un vaste ensemble de processus. Il est donc important de creuser le sujet en lisant des blogs, en écoutant des podcasts et en assistant à des séminaires tels que ceux de l'organisation internationale GS1 et l’alliance RAIN.
Deuxième étape : recruter un intégrateur RFID expérimenté
Il est recommandé de travailler avec des professionnels qui maîtrisent le déploiement de solutions dans le même secteur d'activité. En d'autres termes, un intégrateur spécialisé dans le commerce et la distribution ne doit pas être recruté pour installer une solution RFID pour les colis et les paquets. À titre d’exemple, un pharmacien devrait choisir un intégrateur ayant une expérience à la fois dans le domaine du commerce et de la distribution et dans celui de la santé/pharmacie, voire dans celui de l'alimentation.
Lors de la réunion préliminaire, la première étape consiste à définir le problème à résoudre ou l'objectif à atteindre grâce à la RFID. L’entreprise a-t-elle besoin d’une meilleure visibilité sur les stocks ? A-t-elle des difficultés à trouver des actifs essentiels ? Perd-elle des conteneurs consignés ? Une fois que les objectifs et les résultats attendus ont été définis, les changements nécessaires pour y parvenir peuvent commencer à être abordés. Mais il est préférable d’éviter d’orienter trop tôt la conversation vers des solutions technologiques spécifiques.
Les solutions surdimensionnées sont à éviter, du moins jusqu'à ce qu’une certaine expérience de la technologie RFID soit acquise. Par ailleurs, il est préférable de ne pas se perdre dans des comparaisons entre les technologies RFID sans l’aide d’un expert.
Ce dernier peut donner aux entreprises toutes les informations dont elles ont besoin et répondre à toutes les interrogations sur les différences entre la technologie RFID et les autres technologies de localisation. En effet, les organisations concernées pourraient découvrir qu’elles ont besoin d’une autre stratégie pour atteindre leurs objectifs et résoudre leurs problèmes. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à poser des questions sur ce qui est recommandé et la raison pour laquelle cette technologie est recommandée et pas une autre. En particulier lorsqu'il s'agit d'imprimantes, d'encodeurs, d'inlays, de tags et d'étiquettes RFID.
Les solutions RFID sont essentiellement une question de données. Le rôle de l'imprimante/encodeur est de s'assurer que les informations sur chaque étiquette soient encodées de manière précise et efficace. Si les données figurant sur vos étiquettes ne sont pas fiables, la vitesse ou la distance à laquelle vos lecteurs peuvent les lire importe peu.
Bien évidemment, avant d’acheter ou de recommander une imprimante, il est également judicieux de consulter un conseiller RFID de confiance pour confirmer le type et la taille de l'imprimante requise pour prendre en charge toutes les applications RFID, que ce soit pour une usine, un entrepôt ou un établissement de santé. Il est par ailleurs essentiel de sélectionner l'inlay et l'étiquette RFID appropriés. Si une étiquette RFID ne répond pas aux exigences de lisibilité ou n'est pas adaptée à la surface ou à l’environnement de l’entreprise, cela présente un risque important, notamment en termes de visibilité opérationnelle, d'inventaire, de relationnel avec les clients mais aussi en termes de compétitivité.
Troisième étape : tester la solution proposée pour instaurer la confiance
Les témoignages d’autres entreprises sont certes utiles, mais ne représentent pas une garantie. La manière dont la RFID est utilisée par une entreprise X ne sera pas forcément adaptée à une entreprise Y. De même, le processus de conception, de développement et de mise en place de la solution est totalement propre à chaque organisation.
En outre, il faut s'assurer que l’intégrateur se fonde sur les meilleures méthodes et ses expériences passées tout en donnant la priorité aux défis de l’entreprise, à l'architecture de son système et à ses exigences en matière de gestion du changement. Cela inclut la gestion du changement « outside-in » (extérieur-intérieur) nécessaire, compte tenu des effets traditionnellement observés en amont et en aval de la mise en place de la RFID.
L’entreprise doit envisager de réaliser une validation de principe si elle dispose du temps et des ressources nécessaires. Cette période de lancement progressif permet de solliciter les réactions des équipes sur le terrain, des partenaires, des clients et des autres acteurs concernés par les nouveaux processus basés sur la RFID. Elle permet également de procéder à des ajustements avant de passer à la mise en service.
Enfin, pour s’assurer de la légitimité de sa solution RFID, l’entreprise peut s’orienter vers les organismes du secteur. AIM, The Auburn RFID Lab, DoseID, GS1, Axia Institute, RAIN RFID Alliance et le NFC Forum figurent parmi les principales associations qui contribuent à la création de normes communes au secteur. Ces groupes organisent également des salons et des événements pour leurs membres afin de partager et d’échanger ensemble sur les meilleures pratiques de cette technologie qui peut s’avérer complexe.