Éric Lombard, le ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, invité de la matinale de RTL, a déclaré ce vendredi 21 février être « plutôt » favorable à une contribution financière plus importante des retraités au système de retraites. Il a également indiqué que les actifs devraient « sans doute travailler plus ».
Retraites : le ministre de l’Économie pour une plus grande participation financière des seniors
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Modifié le 21 février 2025 à 15h14
30 milliards €Le déficit des retraites pourrait atteindre 30 milliards d’euros d’ici à 2045, selon le rapport de la Cour des comptes publié ce jeudi.
Jeudi 20 février 2025, la Cour des comptes, a publié un rapport demandé par François Bayrou. Selon ce rapport, le déficit annuel des régimes de retraite atteindra 6,6 milliards d'euros cette année, 15 milliards dans dix ans et entre 25 et 30 milliards dans vingt ans.
Le ministre de l’Économie pour un rééquilibrage du niveau de vie entre retraités et salariés
Alors que les discussions avec les partenaires sociaux concernant les retraites commençaient jeudi, Éric Lombard a réagi, lors d’une intervention sur RTL, ce vendredi 21 février, à une observation de la Cour des comptes, révélée dans un rapport ce même jour, qui soulignait que les retraités bénéficiaient, en moyenne, d'un niveau de vie supérieur à celui des salariés. « Je trouve que c’est assez illogique. Cela veut dire que l’on a des déficits qui vont être payés par nos enfants pour financer le niveau de vie des personnes qui sont à la retraite. »
Éric Lombard a clairement pris position en faveur d'une participation financière plus importante des retraités. Tous les régimes de retraites sont en déficit. « Le déficit est payé par qui à la fin, il est payé par les Français », a-t-il affirmé. Selon lui, un effort financier plus important des retraités contribuerait à l'équilibre financier du système de retraites français, actuellement sous pression. « Rééquilibrer le niveau de vie entre les retraités et les salariés est une piste de solution qui me paraît raisonnable », a-t-il déclaré. Le ministre a également rejeté l'idée d'abroger la réforme de 2023, soulignant les coûts prohibitifs d'une telle décision. Cela « est extrêmement coûteux et on n'en a absolument pas les moyens, donc c'est non », a-t-il martelé sur RTL.
« Il faudra sans doute travailler plus », selon Éric Lombard
Au-delà de la contribution des retraités, Éric Lombard a évoqué la nécessité pour les actifs de « travailler plus ». Pour Éric Lombard, « le parapluie de protection américain est en train de disparaître, au profit d’une recherche d’alliance avec la Russie, contre nous pour imposer une paix en Ukraine » Selon lui, les européens vont devoir prendre en main leur destin.
Il a également précisé sur RTL : « on sait très bien que si on avait ce qu'on appelle le taux d'emploi de l'Allemagne, c'est-à-dire que si les Français travaillaient autant que les Allemands, notamment tout au long de la vie, ou si le taux de chômage était inférieur, on n'aurait pas de déficit. » En 2025, la France versera plus de 50 milliards d’euros à ses créanciers, a expliqué le Ministre. Selon Éric Lombard, « cela est trop coûteux de financer tout ce que nous faisons par de la dette ». Le Ministre a mentionné un horizon de 5 à 10 ans pour réfléchir à l’évolution de notre modèle. Cela nécessitera un débat public.
La surtaxe sur les sociétés, une mesure temporaire
Éric Lombard a également abordé l'importance de renforcer la vision européenne de la défense, ce qui selon lui, nécessitera des investissements financiers plus conséquents. Cette orientation vise à préparer l'Europe à des défis géopolitiques majeurs, assurant une autonomie et une sécurité renforcées. « Nous allons devoir prendre en main notre défense », a-t-il déclaré. La France va probablement devoir reconstruire une industrie européenne de défense. Et tout cela coûtera plus cher à la France.
En matière fiscale, le ministre a confirmé que la surtaxe sur les sociétés, applicable aux entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, ne serait qu'une mesure temporaire. Cela fait partie d'une stratégie pour garder la fiscalité française compétitive sur un marché global de plus en plus disputé.